New regulatory tool for the conservation of the geological heritage in France: the Prefectural Decree of the Protection of the Geotope (APPG). Application and feedback in the Yvelines department (Paris basin, Île-de-France)
Nouvel outil réglementaire pour la conservation du patrimoine géologique en France : l’Arrêté Préfectoral de Protection du Géotope (APPG). Application et évaluation dans les Yvelines (bassin de Paris, Île-de-France)
Résumé
In France, the conservation of geological heritage has a complex history that dates back to the middle of the 19th century. Two regulatory tools, “Site Classé”, established in 1906, and Natural Reserves, created in 1976, have served to protect geological sites in the past. Nonetheless, these tools are long to implement vis-à-vis to the rapid destruction of geological objects in the French territory. Due to this juridical void, the state created in 2015 two prefectural decrees for the protection of geological sites of interest. These tools allow the Prefect to: (i) determine a departmental list of geological sites of importance; (ii) define appropriate regulations for their conservation through the Prefectural Decree of the Protection of the Geotope (APPG). Their decentralised legal proceedings appear to be easy to administer, as they only require the advice of regional and departmental commissions as well as some local stakeholders. Our article reports the first enactment of the APPG in France, in a peri-urban to urban area, the Yvelines department. By relying on the programmes of Strategy of Creation of Protected metropolitan Areas (SCAP) and the National Inventory of the Geological Heritage (INPG), two geological sites of international value threatened by anthropic activities were selected for the APPG: the Lutetian fossil sites of Grignon and the Ferme de l’Orme. If successfully enacted, the APPG could prove advantageous because it is a tool adapted to the protection of geological objects and to its socio-economic and environmental context. However, after almost two years, the proceedings of the APPG have not been finalised. Optional yet beneficial steps, as well as unforeseen requests, delayed the process considerably. Given that the APPG do not confer protection to the geological sites during this period, their efficacy must be questioned in a fast-evolving region where land pressure is high and geological sites disappear quickly. However, the French juridical system has improved in the recent years in that it encourages Earth Sciences specialists to form part of local consultative instances (CSRPN, CDNPS) and thereby influence the decisions concerning the protection of these highly threatened sites.
En France, la préservation du patrimoine géologique est une histoire complexe débutant au milieu du 19e siècle. Deux outils réglementaires, l’outil « Site Classé » instauré en 1930 et les « Réserves naturelles » créées en 1976, ont servi à protéger les sites géologiques par le passé. Néanmoins ces outils, longs à mettre en place, peuvent être inadaptés face à la destruction rapide des richesses géologiques de notre territoire. Devant cette lacune juridique, l’État a créé en 2015, deux arrêtés préfectoraux relatifs à la protection des sites d’intérêts géologiques. Ces outils permettent au Préfet de : (i) déterminer une liste départementale des sites géologiques considérés comme majeurs ; (ii) définir une réglementation nécessaire à leur conservation grâce à l’Arrêté Préfectoral de Protection du Géotope (APPG). Leur procédure d’instruction décentralisée semble rapide à administrer car elle requiert de simples avis de conseils régionaux et départementaux ainsi que de quelques acteurs locaux. Notre article rapporte la première application de l’APPG en France, dans un département situé en milieu urbain à péri-urbain, les Yvelines. Grâce aux programmes de Stratégie de Création d’Aires protégées (SCAP) et à l’Inventaire National du Patrimoine Géologique (INPG), deux sites de valeur internationale fortement menacés par l’Homme ont été sélectionnés pour l’APPG : les gisements lutétiens de Grignon et de la Ferme de l’Orme. Cette étude reconnaît les avantages qu’apporte cet outil en permettant une protection adaptée aux objets géologiques et à leurs contextes socio-économique et environnemental. Cependant, après deux ans, l’instruction de l’APPG n’a toujours pas abouti. Des étapes facultatives et inattendues mais néanmoins nécessaires ont ralenti considérablement les démarches administratives. Cet outil ne permettant pas de mesures conservatoires, son efficacité peut être questionnée dans une région en constante évolution où la pression foncière reste élevée et où les sites géologiques disparaissent rapidement. Cependant, le système juridique français s’est amélioré ces dernières années en encourageant les spécialistes des sciences de la Terre à participer aux instances de consultations locales (CSRPN, CDNPS) afin d’influencer les décisions concernant la protection de ces sites particulièrement menacés.
Origine : Publication financée par une institution
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