"Les enjeux muséologiques de la réorganisation du Musée d'ethnographie du Trocadéro", in Les années folles de l’ethnographie : Trocadéro 28-37, André Delpuech, Christine Laurière et Carine Peltier-Carof (dir.), Publications scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle, p : 78-131.
Résumé
À partir de 1928, Paul Rivet et Georges Henri Rivière se lancent dans la transformation du Musée d'ethnographie du Trocadéro (MET) en un « grand établissement d'enseignement populaire et de recherche scientifique ». La nouvelle direction tient à rompre avec les « insuffisances et les vices » qui ont conduit le musée à sombrer dans un profond marasme au tournant du XX e siècle. Des missions de collectes sont organisées afin d'acquérir des « butins » scientifiques. Les réserves et les galeries commencent à être réaménagées selon un discours, voire une nouvelle science-la muséologie-, basée sur des techniques novatrices d'organisation des musées et dont l'application a notamment pour but de rendre les institutions accessibles au plus grand nombre. Celui qui est alors décrit comme un « capharnaüm », une « sombre caverne », ou encore comme un « poussiéreux mausolée » où se seraient accumulés des objets aussi curieux qu'hétéroclites, doit devenir à terme un modèle du genre. C'est donc une totale réorganisation voire une véritable renaissance qui débute au Trocadéro et qui engage, non seulement un rapport renouvelé entre l'ethnographie et le musée, mais surtout la redéfinition de l'utilité sociale de cette institution soutenue par l'État.
Domaines
Anthropologie sociale et ethnologie
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