Gestation subrogada
La GPA pour tous et ses ennemis
Résumé
Le colloque « Penser la Gestation pour autrui : Aspects juridiques, philosophiques et sociologiques » organisé par le CERSA (CNRS/Paris II) et le LEGS (Paris Lumières), constitue une occasion privilégiée pour débattre sereinement d'une question considérée comme indéfendable, c'est-à-dire, impensée par la doctrine majoritaire des juristes. L'usage notamment des termes tels que « location des ventres », « esclavage », « marchandisation du corps », « vente d'enfants », « pratique eugéniste », « volonté aliénée », « bébés à la carte » ou « enfants génétiquement modifiés » mettent en évidence une stratégie discursive consistant à soustraire de la délibération démocratique la régulation de la GPA laquelle ne mériterait que condamnation et anathème. Inscrite dans la longue controverse sur le droit de l'individu à disposer de son corps, la GPA fait, cependant, l'objet d'un inquiétant consensus négatif aussi bien politique qu'académique. Contrairement à une croyance répandue selon laquelle nous vivons dans une époque d'hyper-individualisme, ce n'est pas la personne qui dispose de sa vie et de son corps mais bel et bien l'Etat. L'euthanasie est pénalement sanctionnée, le don d'organe après la mort est présumé et nous ne pouvons pas disposer librement de notre cadavre ni même de nos cendres : l'ordre public le veut ainsi…
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)