La transition écologique, un objectif pour une planification renouvelée
The ecological transition, a goal for renewed planning
Résumé
Depuis les années 1980, la mise en œuvre généralisée du projet politique néolibéral a entraîné la fin
des expériences de planification. La domination d'un capitalisme financiarisé et mondialisé a
entraîné des conséquences négatives désormais évidentes : crises financières et économiques à
répétition, creusement des inégalités, accroissement de la précarité et de la pauvreté, accélération du
réchauffement climatique, des pollutions diverses et destruction de la biodiversité.
Pour mener à bien l'indispensable transition écologique, la stratégie de la croissance verte implique
que les Etats vont être capables d'internaliser les coûts externes environnementaux et d'imposer aux
acteurs économiques des éco-taxes ou la création de marchés de droits à polluer. Ceux-ci pourront
alors orienter leurs investissements vers de nouvelles technologies qui permettront la croissance du
PIB tout en préservant le capital naturel.
Cette stratégie se heurte aux intérêts à court terme de nombreux acteurs économiques et en
particulier des multinationales du pétrole, de l'agrobusiness et de la finance. Elle néglige aussi les
difficultés pratiques et théoriques d'une internalisation complète des coûts externes. Elle fait
l'impasse sur le caractère improbable d'une croissance indéfinie du PIB mondial dans une situation
d'instabilité économique chronique et de raréfaction croissante des ressources naturelles
renouvelables ou non.
Dans ces conditions, seule une mobilisation générale des populations permettra d'inverser le rapport
de force, pour imposer que les ressources rares soient affectées en priorité à la satisfaction de leurs
besoins fondamentaux et à la transition écologique. Pour ce faire, il faudra réinventer une nouvelle
planification démocratique, en évitant les erreurs du passé et en s'appuyant sur les embryons de
planification existant d'ores et déjà, que ce soit au niveau local ou national.