, 100-110, p.107

L. Nouveau and P. , , p.36

, est le titre d'un cahier retrouvé parmi ses manuscrits, p.p. CLXXXII

, 36 Mercier cite ici son propre texte : à la fin de l'avant-propos, il réclame d'avance que cette épitaphe soit gravée sur son tombeau (ibid, p.27

. Ibid, , p.823

, résumée s'ouvre par la prise de la Bastille et s'achève avec le retour à l'ordre républicain de Fructidor. Dans l'avant-propos, Mercier fait l'éloge de la fermeté montrée par le gouvernement à cette occasion

L. Parisien and . Qu, il serait si facile au gouvernement de renouveler un 18 Fructidor, qu'il ne se mettra point dans le cas d'en faire l'expérience. Il s'est montré ce jour-là, le gouvernement, avec l'appareil de la puissance ; et chacun a dit : Le voilà, il ne nous est plus permis de ne pas le reconnaître, p.38

. La-force-est-la-première-qualité, Le mot anarchie n'est pas ici une manière péjorative de désigner les héritiers des jacobins Il désigne une situation politique et il est l'exact opposé du mot gouvernement. La force exercée le 18 Fructidor est heureuse parce qu'elle met un terme au désordre : « tout ce qui chérit la gloire ou le repos répétera avec joie dans le fond de son coeur : Il y a un gouvernement 40 . » Le Nouveau Paris et le serment civique ont en commun de vouloir fonder la République sur une communauté de sentiments, mais la haine n'est pas au centre du dispositif mis en place par Mercier : à l'horreur des ennemis de la République répond un amour de l'ordre retrouvé, exprimé ici avec des accents bibliques Dans le chapitre « Je suis un modéré » (CXCIX), Mercier n'évoque pas directement le 18 Fructidor, mais la manière dont il célèbre deux autres grandes journées rejoint le point de vue qu'il défend dans l'avant-propos : « Le 9 Thermidor, le 14 Juillet, voilà les deux jours de l'unanimité du voeu des Français dans leur révolution. Le peuple a paru tout entier à tous deux : sa souveraineté y a été frappante et décisive. Et c'est de ces deux journées que nous devons tirer tous les résultats de la révolution 41 . » Comme lorsqu'il fait l'éloge du 18 Fructidor, Mercier vante la souveraineté en acte, « frappante et décisive ». La prise de la Bastille et la chute de Robespierre sont bien des coups de force ? des coups d'État si l'on veut utiliser une expression qui prend son sens actuel au moment où Mercier publie son texte. Mercier va plus loin dans sa défense du pouvoir : il prend un parti inattendu dans un débat qui le concerne directement en tant qu'écrivain : « Oui, j'ai toujours vu une erreur, un danger, un piège dans l'association de ces trois mots : liberté illimitée de la presse 42 . » Alors que son oeuvre se caractérise par une « dissidence constamment revendiquée 43 », alors qu'il aurait « pass[é] sa vie en première ligne, en lutte contre tout et tous 44, Le 18 Fructidor est une date heureuse parce que le gouvernement y a fait la démonstration de sa puissance : « Il s'est montré Mercier justifie l'action du gouvernement contre les éditeurs et les écrivains : « Les excès de la presse ont duré jusqu'au 18 Fructidor ; le scandale, sans avoir cessé, pp.14-15, 2000.

. Ibid, , p.p. I, 1995.

L. Rufi, . Rêve-laïque-de-louis-sébastien-mercier-entre-littérature-et-politique, and . Svec, , p.3, 1995.

L. Nouveau and P. ,

A. Donnet and L. , Révolution valaisanne de 1798, p.27, 1984.

A. Bernard and M. , , p.35

L. Nouveau and P. , , p.699

S. Wahnich, «. L-'inquiétude-de-la-transmission, and ». Dans-histoire-d-'un-trésor-perdu, Transmettre la Révolution française, pp.83-55

L. Nouveau-paris, , pp.700-701

, dans les jours qui ont précédé la Fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 : « On ne vit peut-être chez aucun peuple cet étonnant et à jamais mémorable exemple de fraternité [?] le plus superbe tableau de concorde, de travail, de mouvement et d'allégresse, qui ait jamais été exposé 56 . » On retrouve les mêmes accents dans l'un des derniers chapitres : « Le pré St.-Gervais » (chap. CCLV) Il ne s'agit plus cette fois de célébrer une journée historique, mais au contraire de dire les charmes d'une scène printanière, presque entièrement étrangère aux questions politiques : « C'est le paradis terrestre, ou, pour parler plus juste, le jardin d'amour des Parisiens » ; « C'est dans ce labyrinthe de félicité qu'en espérant une paix glorieuse qui assure au monde la liberté des mers les citoyens de Paris vont se délasser de leurs travaux 57 ». Sur un mode plus mélancolique, les propos que Mercier prête à « L'ombre de Rousseau » expriment le même désir d'en finir avec la Révolution. Le fantôme du philosophe se plaint d'avoir été transporté d'Ermenonville au Panthéon : Les hommes m'ont arraché à l'Élysée où je goûtais un plein repos ; ils m

!. Ah and . Qui-que-vous-soyez, qui m'entendez, ne repoussez point ma prière ; faites que l'on me ramène à mon île, que je respire encore l'air embaumé des campagnes, que je me sente réchauffé des rayons de ce soleil dont la vue me portait à l

. Bien-que-mercier-déclare-adhérer-au-serment-de-haine, il ne fait pas de la haine le fondement d'une communauté de sentiments. L'unanimité républicaine passe plutôt par une horreur partagée, mélange de dégoût et de peur, pour ceux dont les haines politiques sont cause des pires violences. L'invention littéraire de la Terreur ? ou plutôt de toutes les terreurs, révolutionnaires comme royalistes ? vise la plus large adhésion possible au compromis républicain de 1795. La joie du repos retrouvé est complémentaire : elle s'exprime notamment sur le mode de la pastorale

, est-à-dire change selon le point de vue adopté, le système politique exposé est pourtant très stable, simpliste même. La frontière qui sépare les républicains de leurs ennemis ne fait aucun doute : il n'y a que trois partis, clairement délimités, deux même si l'on considère comme Mercier que les royalistes et les anarchistes poursuivent en réalité le même but. Les contradictions d'un projet politique qui travaille à la réconciliation par l'exclusion expliquent en partie l'échec du Directoire. Mercier reconnaît lui-même les difficultés de l'entreprise, dans une formule qui ne manque pas d'humour : « On peut se réconcilier avec les gens, mais ce n'est pas quand on leur a coupé le col 61 . » Le « second Directoire », pris entre le coup d'État du 18 Fructidor et celui du 18 Brumaire, n'a pas eu une grande postérité politique. Le Nouveau Paris a eu une influence plus durable pour deux raisons complémentaires. D'une part, il propose l'une des évocations les plus puissantes et les plus riches du Paris révolutionné. Sans négliger les éléments de premier plan, Dans un texte où tout est désorganisé sous l'effet de « brouillements 59 » volontaires, où « Tout est optique 60autant moins figée que le texte couvre toute la décennie révolutionnaire : alors que la 56 Ibid, pp.76-77

. Ibid, , p.749