Entre devoir professionnel et devoir patriotique…. L’épuration de la Gendarmerie, vecteur de légitimation étatique (1944-1948) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2011

Entre devoir professionnel et devoir patriotique…. L’épuration de la Gendarmerie, vecteur de légitimation étatique (1944-1948)

Résumé

Entre 1940 et 1944, l’état d’occupation militaire auquel est soumis la Belgique entraîne de profondes difficultés dans l’exercice des fonctions publiques. Notamment, les gendarmes sont, dans l’accomplissement de leurs missions, tiraillés entre devoir professionnel et devoir patriotique. Ces choix posés dans la pratique du policing participent à une redéfinition de leur habitus professionnel. Par conséquent, à la Libération, c’est l’ensemble du processus de régulations sociales qui s’en trouve modifié. De par son action en Belgique occupée, la gendarmerie se retrouve en déficit de légitimité d’action, que ce soit face à la population, à la résistance ou au gouvernement, lui aussi en position de faiblesse. Ainsi, pour rétablir la légitimité du maintien de l’ordre, il est nécessaire de réinterroger les comportements posés durant l’Occupation. Dans ce but, une épuration multiforme (judiciaire, administrative ou « extra-légale ») est mise en place. Elle catégorise les comportements des soldats de la loi en termes nationaux/anti-nationaux, civiques/inciviques. Si l’épuration de la gendarmerie est indispensable au rétablissement de la légalité et de la légitimité d’action de l’institution, elle participe aussi au rétablissement de l’autorité étatique. Laquelle, chancelante, témoigne par le biais de ces procédures de son contrôle toujours plus important sur l’ensemble des domaines de la vie publique (Justice, maintien de l’ordre, …). Au final, l’épuration gendarmique est, pour les autorités, une condition sine qua non de la transition politique de la Libération, tandis qu’elle représente pour la gendarmerie, le passage indispensable vers une légitimité d’action dans une société démocratique. Dans cette contribution, en s’appuyant sur les sources des épurations (dossiers administratifs et judiciaires), nous nous interrogeons sur cette double nécessité. Comment les procédures épuratoires alors entamées participent-elles au raffermissement étatique ? Notamment, quelles en sont les chronologies ? Quels sont les comportements poursuivis ou, au contraire, ceux mis en avant comme « patriotiques » ? Enfin, quel rôle joue chacun des acteurs au sein de ces procédures ?

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01836811 , version 1 (12-07-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01836811 , version 1

Citer

Jonas Campion. Entre devoir professionnel et devoir patriotique…. L’épuration de la Gendarmerie, vecteur de légitimation étatique (1944-1948). Actes du 8ème Congrès de l'Association des Cercles francophones d'Histoire et d'Archéologie de Belgique, PUN, 2011, 978-2-87037-623-2. ⟨hal-01836811⟩
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