Être gendarme en Belgique occupée. Droits et devoirs d’une profession au regard de la répression pénale d’après-guerre (1944-1950) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers d'Histoire du Temps Present Année : 2011

Être gendarme en Belgique occupée. Droits et devoirs d’une profession au regard de la répression pénale d’après-guerre (1944-1950)

Résumé

A la Libération, le métier de gendarme est décrédibilisé en Belgique. En cause : la continuité de la présence des gendarmes en territoires occupés, aux ordres des secrétaires généraux et aux côtés des troupes allemandes. Taxés de "collaborateurs", désorganisés, contestés, soumis à la méfiance des autorités nouvelles et des populations, les gendarmes font face à un déficit flagrant de légitimité. Ce déficit complique leur engagement dans la restauration de l’État de droit. Dans ce contexte, la profession se retrouve face à une des pires crises de son histoire. Par conséquent, les gendarmes et leur hiérarchie se retrouvent face à une nécessité de s'interroger, en termes légaux, professionnels et moraux, sur les comportements posés durant l'Occupation du pays. C’est là le rôle des procédures épuratoires (tant judiciaires qu'administratives) qui s'organisent dès les premiers jours de liberté. Dans le cadre de cette contribution, nous analysons le regard de la justice pénale au niveau de la répression de la collaboration sur les comportements des gendarmes. Plus particulièrement, nous nous intéressons à une éventuelle redéfinition de cette profession induite par les procédures judiciaires. À l’aide des dossiers judiciaires et administratifs de gendarmes épurés, nous éclairons d'abord la transposition pénale des comportements posés durant la guerre. Comment les articles 113 à 123 du code pénal sont-ils mobilisés pour dénoncer, poursuivre et condamner les gendarmes "collaborateurs"? Dans un deuxième temps, le profil et le nombre des individus poursuivis sont abordés. Enfin, nous envisageons l’articulation des modes épuratoires (procédures administratives, judiciaires et processus extra-légaux) pour rétablir la légalité et la légitimité de l'arme. Cette dernière question comporte un double volet : d'une part, il s'agit de comprendre les logiques sociopolitiques de l'épuration judiciaire dans ce corps face à la politique du moindre mal adoptée en 1940. D'autre part, il convient de mettre en lumière la réception par les intéressés des procédures subies, notamment eu égard à leur identité professionnelle.

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01836807 , version 1 (12-07-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01836807 , version 1

Citer

Jonas Campion. Être gendarme en Belgique occupée. Droits et devoirs d’une profession au regard de la répression pénale d’après-guerre (1944-1950). Cahiers d'Histoire du Temps Present, 2011, 24, pp.187-208. ⟨hal-01836807⟩
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