Les juristes de Louis XIII et de Richelieu, théoriciens de l'Etat
Résumé
Measuring the absolute: this is the full force of the thinking imprinted by the jurists of Louis XIII and Richelieu on the monarchy, those who contributed significantly to the construction of the State through law. The successors of the Legists and the Politicians specified the basis, the criterion and the extent of the absolute that they were henceforth required to measure. Sovereignty is at the heart of the process: it is deployed as a real weapon of combat in a kind of political theology expounded by the Jurists.
Aware that within the framework of measured monarchy, it is necessary to set benchmarks, the jurists of strong power use law instrumentally to contribute to the consolidation of the king and the state. If, in principle, to define is to contain, the jurists reserve the possibility of continuous extension of rights, as long as the thesis they defend requires it.
For all that, the history of the reign of Louis XIII is the history of the transition from the rights of the king to a right of the state.
Mesurer l’absolu : voilà toute la force de la pensée imprimée par les juristes de Louis XIII et de Richelieu à la monarchie, eux qui contribuent de manière significative à la construction de l’État par le droit. Les successeurs des Légistes et des Politiques précisent le fondement, le critère et l’étendue de l’absolu qu’ils se doivent désormais de mesurer. La souveraineté est au cœur du processus : elle est déployée sous la forme d’une véritable arme de combat dans une sorte de théologie politique exposée par les juristes.
Conscients que dans le cadre de la monarchie mesurée, il faut poser des repères, les juristes du pouvoir fort utilisent le droit de manière instrumentale pour contribuer à l’affermissement du roi et de l’État. Si, a priori, définir, c’est contenir, les juristes se réservent une possibilité d’extension continue des droits, pour peu que la thèse qu’ils défendent l’exige.
Pour autant, l’histoire du règne de Louis XIII est bien celle du passage des droits du roi à un droit de l’État.