De l' Académie de peinture et de sculpture à la production manufacturière de porcelaines

Émilie Roffidal (1)

1 FRAMESPA - France, Amériques, Espagne,Sociétés, Pouvoirs, Acteurs

La fondation de l'Académie de Marseille en 1752 marque un tournant déterminant pour la production artistique en Provence, et confirme un mouvement de fond qui élargit et modifie progressivement les modalités de la formation artistique en France et en Europe. Ainsi, à la fin du XVIIIe siècle, la cinquantaine d'académies d'art ou d'écoles de dessin présentes dans les provinces françaises renouvelle en profondeur les liens unissant formation et création. Pour l'essentiel, ces institutions affichent dès leur origine le dualisme de leur projet : elles sont pensées comme des espaces de liberté et d'émulation pour des artistes, mais également comme des cadres de formation pour les artisans des ateliers et des manufactures locales. Dans ses textes fondateurs, l'Académie de Marseille – qui a su obtenir la protection du Duc de Villars, gouverneur de Provence, homme de cour et amateur raffiné – insiste sur son rôle dans le développement économique de la ville et plus largement de la région dans laquelle elle est implantée. Cet aspect central de la fondation de l'Académie mérite d'être précisé et évalué au regard d'un discours formatif qui se développe à l'échelle provençale, mais qui doit être replacé dans le contexte plus vaste d'un plaidoyer pour la fondation des écoles d'Art dans les provinces françaises, et plus largement en Europe.

Domaines: Art et histoire de l'art

Émilie Roffidal. De l' Académie de peinture et de sculpture à la production manufacturière de porcelaines : Intentions et réalités marseillaises autour d'études de cas : Honoré Savy et Jean-Baptiste de Bruny. Aziza Gril-Mariotte. L’artiste et l’objet. La création dans les arts décoratifs (XVIIIe-XXe siècle), Presses universitaires de Rennes, pp.41-50, 2018, 978-2-7535-6630-9. ⟨hal-01834368⟩