« Splendeurs ou misères du son ? Les Déplacements du problème, compagnie Grand Magasin (2009) »
Résumé
Le « déplacement du problème » principiel auquel les artistes de Grand Magasin livrent le son dans leur spectacle tient à ce que la question qu’ils se posent n’est pas celle – esthétique, qualitative – de la résonance du son (que me fait-il percevoir, éprouver, imaginer ?), mais celle – pragmatique, quantitative – de sa nuisance ou de ses déficiences (est-ce qu’on entend ou est-ce qu’on n’entend pas, dans quelle mesure ce qu’on entend perturbe-t-il la compréhension ?). Après avoir montré comment les divers appareils à perturbations sonores que les artistes conçoivent pour ce spectacle deviennent les partenaires, aussi nuisibles qu’indispensables, de la conférence-performance à laquelle ils donnent forme, je m’attache dans cet article à la façon dont le contexte de production de la pièce (commandée par l’IRCAM pour le festival Agora) a pu nourrir une poétique et une théâtralité qui se logent dans – et questionnent – la dialectique du low-tech et du high-tech.