Cher, Bourges, 15-17 place Planchat. L'évolution d'une parcelle bâtie depuis le XIIIème siècle : le diagnostic archéologique d'une maison en pans de bois - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2010

15-17 place Planchat, Bourges, Cher (Centre-Val-de-Loire region). The evolution of an urban plot of land and its' buildings from the 13th century.

Cher, Bourges, 15-17 place Planchat. L'évolution d'une parcelle bâtie depuis le XIIIème siècle : le diagnostic archéologique d'une maison en pans de bois

Résumé

Les deux parcelles concernées par cette étude se situent en dehors de l’enceinte antique du Bas Empire mais à l’intérieur des murailles médiévales. Le parcellaire a sans doute été mis en place dès le XIIIe siècle, sinon avant. L’ilot fut détruit par l’incendie général de la ville de 1487. L’étude archéologique a porté sur les élévations d’une maison (le n° 15 de la Place Planchat, parcelle IN 125, au sud) et sur les caves d’un autre immeuble qui résulte sans doute de l’amalgame de deux parcelles médiévales en une seule (le n° 17 de la Place Planchat, parcelle 1N 477). Le premier édifice consiste en une maison urbaine avec façade sur rue sur quatre niveaux (cave, rez-de-chaussée, premier et deuxième étages) plus les combles. Le deuxième conserve deux travées de caves anciennes mais les élévations contemporaines à celles-ci ont été complètement reconstruites pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Il en va de même pour les façades sur rue et sur cour pour la maison du n° 15. L’analyse des parements internes du n° 15 a montré l’existence à l’origine d’une maison urbaine dont seulement la salle-basse a été partiellement conservée. Elle consistait en un espace voûté par trois travées de croisées d’ogives avec un accès probable depuis la rue à l’est et un deuxième depuis la cour, à l’ouest. Le profil des nervures, en chanfrein simple ne permet pas de dater la construction avec précision. Une comparaison avec d’autres salles-basses sur Bourges ou Orléans évoque une réalisation au cours du XIIIe siècle. Aucune élévation de ce premier édifice ne subsiste. La deuxième phase d’aménagement consiste en la construction d’une maison en pans de bois avec des grands et des petits modules de Croix de Saint-André. Elle est datée de 1494-95 par la dendrochronologie. L’analyse de la structure permet de discerner un espace de rez-de-chaussée divisé en deux parties dont la première, d’un tiers de la profondeur totale du bâtiment), donnait sur la rue. Elle était séparée du reste par une cloison en bois dans laquelle deux portes permettaient une circulation entre les deux espaces. La porte nord communiquait sans doute avec une cage d’escalier qui assurait la circulation entre les étages. Celle du sud donnait dans un espace de vie équipé d’une grande cheminée dans la partie ouest du mur sud. Les vestiges d’une porte dans la façade sur cour laissent entrevoir un axe de circulation le long du mur sud ainsi qu’un accès vers la cour derrière. A l’étage, on observe la superposition de ce même plan avec toutefois la présence d’une deuxième cheminée dans la partie orientale du mur sud. Le mur nord était enduit et conservait des traces d’un décor figuratif polychrome. La présence d’une porte dans la façade sur cour à ce niveau évoque la possibilité d’un escalier ou d’une galerie extérieure. Cette deuxième phase comporte également la démolition des voûtes en croisées d’ogives de la maison primitive, remplacées par une voûte en berceau. La troisième phase d’aménagement a eu lieu au cours du XVIIIe siècle. Il est probable que la charpente et le deuxième étage de la maison en pans de bois fussent démontés. Le deuxième étage était entièrement reconstruit sur le plan original mais en utilisant beaucoup de bois de récupération. La charpente de la fin du XVe siècle, probablement orientée pignon sur rue, fut remplacée par une toiture à deux grands versants, rives sur rue. Les parements intérieurs ont été piquetés et recouverts par un enduit de torchis posé dans la partie ouest de la maison sur un lattis de châtaignier cloué sur les pans de bois. Finalement, les anciennes façades sur rue et sur cour, sans doute des ouvrages mixtes, bois et maçonnerie, furent remplacées par des murs en pierre de taille. Cette transformation a pu se faire ne même temps que la reconstruction du deuxième étage ou plus tard, au cours du XIXe siècle. L’étude des caves du n° 17 de la Place, au nord, a montré deux caves perpendiculaires à la rue. Celle du sud présente un plan moins régulier et semble avoir été construite après celle de la première phase de salle-basse du n° 15, au sud. Elle est accessible via un escalier à vis au milieu du mur nord et par un escalier droit depuis la rue, à l’est. Elle est couverte par une voûte en berceau de belle facture réalisée avec de moellons calibrés. On observe également une structure maçonnerie dans la partie ouest qui loge un puits mitoyen avec la maison du n° 15, au sud. La deuxième cave était indépendante de la première, également accessible depuis la rue. Ces deux constructions étaient plus ou moins contemporaines.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01820711 , version 1 (22-06-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01820711 , version 1

Citer

Simon Bryant, Armelle Prevot, Christophe Perrault. Cher, Bourges, 15-17 place Planchat. L'évolution d'une parcelle bâtie depuis le XIIIème siècle : le diagnostic archéologique d'une maison en pans de bois . [Rapport de recherche] Prescription de diagnostic n° 10/0131, site n° 18.033.604 OP, Inrap Centre - Ile-de-France. 2010. ⟨hal-01820711⟩

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