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Chapitre D'ouvrage Année : 2011

Sur une trentaine de statues en pierre de Sarapis

Laurent Bricault
Jean-Louis Podvin

Résumé

La monumentale étude de W. Hornbostel sur l’iconographie de Sarapis, parue en 1973, a livré un volumineux recueil de représentations (plus d’un millier) de ce dieu. Pour lui, il en existe deux types principaux fondés sur la coiffure : l’anastolè (les cheveux partagés de chaque côté du visage laissent le front dégagé) et celles à mèches frontales ombrageant le front (le Fransentypus). Br. Bergquist, dans un article de 1978, émettait des doutes sur la valeur de la disposition de la coiffure au-dessus du front comme critère iconographique majeur, d’autant plus qu’il existe des versions intermédiaires et que le nombre de mèches sur le front varie. Il faudrait prendre en compte la disposition des autres mèches sur la tête, tout comme la forme de la moustache et l’agencement de la barbe. Pour envisager tous ces problèmes, il faudra jouir d’un corpus le plus complet possible. C’est dans cette perspective que L. B. et J.-L. P. publient 37 pièces, pour la plupart passées par le marché de l’art au cours des quinze dernières années. Ils nous présentent d’abord deux statues (1.1 et 1.2) en marbre de Sarapis trônant, avec Cerbère, suivant la typologie classique. La seconde est brisée sous l’estomac. Le front est recouvert par 2 ou 3 mèches, tandis que la barbe présente deux excroissances centrales séparées par une raie médiane. Le calathos a été arraché. Il est ensuite question de 13 bustes, dont 12 sont du Fransentypus. Le premier buste (2.a.1), en albâtre, dérive du type de Sarapis trônant, comme le laissent deviner les épaules légèrement asymétriques. La barbe est composée d’anglaises qui s’écartent au milieu du menton ; les cheveux au sommet du crâne sont un peu plus élevés pour recevoir le calathos, maintenant disparu. Les deux pièces suivantes (2.b.1 et 2.b.2), l’une en marbre, l’autre en albâtre, nous ont conservé deux bustes sur un globe ; cette iconographie de Sarapis cosmocrator est bien connue, mais peu fréquente dans la statuaire. Ce thème dans le monnayage alexandrin se rencontre au IIe siècle p.C. (depuis Trajan). Le calathos a disparu, mais la chevelure du second montre aussi une étoile de cheveux pour recevoir cette couronne. Il est ensuite question d’une série de bustes “classiques”. Le premier (2.c.1.1) présente une chevelure en anastolè, des bouclettes se trouvent à l’avant du calathos. La cassure sous les épaules indique que la pièce appartenait peut-être à une statue plus complète en marbre. Les suivants (2.c.2.1-2.c.2.9) sont, eux, du Fransentypus, avec de trois à cinq mèches ; le calathos est conservé sur cinq des bustes. Le plus original (2.c.2.6) est un très petit buste (4,8 cm), cassé en pointe, au visage assez jeune et doté d’une longue coiffure très ample, flottant comme une crinière. Le n° suivant (2.c.2.7) est trapu, avec un visage massif et l’air maussade, une étoile de cheveux au centre servait encore de base au calathos, perdu. Il provient de l’ancienne Viminacium (Serbie). Puis, viennent des têtes du dieu. Les têtes dites “complètes” sont reconnaissables à l’arrondi du cou et proviennent sans doute de statues. La première de la série (3.a.1) est la seule coiffée en anastolè, avec un disque plat pour y poser le calathos, disparu, et un diadème qui rassemble les deux masses capillaires. Dix-sept autres têtes (3.b.1-3.b.17) ont opté pour le Fransentypus. La première d’entre elles a une moustache asymétrique (comme 3.b.10), tandis que la barbe composée d’anglaises est séparée sous le menton en deux excroissances. Toutes ces pièces ont gardé un système pour l’insertion du calathos (étoile de cheveux, disque aplati, trou circulaire). La barbe est fréquemment séparée sous le menton. Il convient de mettre à part une tête (3.c.1) offrant une autre sorte de coiffure qui n’est peut-être pas celle de Sarapis. La fin de l’article est consacrée à d’autres types. D’abord, une curieuse tête (4.a.1) en pierre noire chevelue et barbue, la bouche grande ouverte suggérant que cette sculpture, du moins dans un second temps, a servi de fontaine. L’amorce de mèches frontales et l’emplacement du calathos, aujourd’hui manquant, font penser à un Sarapis. Une autre sculpture (4.b.1) exceptionnelle est un Sarapis vu de profil, avec un calathos bas ; l’épaule gauche avancée nous invite à penser que le bras gauche était en avant. L’arrière plan présente un élément de marbre, preuve que la tête se raccordait à autre chose. Enfin, une tête de Sarapis-Ammon (4.c.1), coiffé d’un calathos décoré d’un rameau d’olivier ; sa chevelure est disposée en anastolè et sa moustache est asymétrique. Deux cornes enroulées de bélier, encore visibles sur les tempes, nous assurent de son identité. Toutes ces nouvelles pièces sont illustrées par une bonne photographie.

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01817277 , version 1 (17-06-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01817277 , version 1

Citer

Laurent Bricault, Jean-Louis Podvin. Sur une trentaine de statues en pierre de Sarapis. L. Bricault & R. Veymiers (éd.). Bibliotheca Isiaca II, pp.145 - 158, 2011. ⟨hal-01817277⟩

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