IMPRESSIONS OBSCURES ET SOUVENIRS INVOLONTAIRES : MORPHOLOGIE DE L’EPIPHANIE PROUSTIENNE.
Résumé
Dans sa richesse poétique, sa complexité structurelle, l'oeuvre de Proust, et particulièrement A la recherche du temps perdu, accorde une place pri-vilégiée à une catégorie d'expériences particulière, insolite au point quelle ne trouve pas vraiment de voie pour la nommer, ni de formule uniforme qui la décrive. Petite madeleine, clochers de Martinville, odeur d'iris, bruit du calori-fère à eau, pavés inégaux, trois arbres d'Hudimesnil... l'univers romanesque de Proust est parcouru par ce réseau d'instants où, dans la surface lisse et po-lie de la réalité, s'ouvre la béance d'une altérité qui ébranle le moi et le monde. Cette « minute affranchie de l'ordre du temps » 1 , à partir de laquelle, comme d'un centre impossible à atteindre, prolifère le langage et s'organise l'univers romanesque, ne se laisse pas saisir aisément ; elle reçoit, dans La Recherche et dans les textes préparatoires, des dénominations et des formes multiples. Le type le plus aisément identifiable en est la réminiscence, au point qu'on a pu 1 A la recherche du temps perdu, J.-Y. Tadié, Gallimard, Coll. « bibliothèque de la pléiade »,
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