Sulla lettura e la scrittura : ciò che Benveniste ha letto in Saussure, e ciò che non ha letto
Résumé
Les œuvres de Saussure et de Benveniste ont connu des destins incomparables par bien des aspects mais qui se rejoignent sur un point précis : les manuscrits de travail des deux linguistes ont été découverts et étudiés de façon systématique une quarantaine d’années après la fin de leur activité scientifique respective. Ces découvertes différées ont suscité de nouvelles interprétations près d’un demi-siècle après la première réception de leurs travaux. Surtout ces découvertes à retardement ont interféré sur la réception de Saussure par Benveniste. Ainsi c’est pendant la dernière décennie de l’activité scientifique de Benveniste que des manuscrits de Saussure sont découverts et publiés par Godel, Engler et Starobinski. Benveniste, parfaitement informé de ces découvertes, en tient compte dans ses travaux comme en témoignent ses propres manuscrits. C’est la lecture des manuscrits saussuriens développée par Benveniste qu’on se propose ici d’interroger.
Cet article étudie la place de ce « Saussure différé » chez le dernier Benveniste à partir de deux documents découverts ces dernières années : les manuscrits préparatoires pour un projet d’article sur la langue de Baudelaire publiés en 2011 par C. Laplantine sous le titre Baudelaire et les manuscrits préparatoires aux cours au Collège de France de l’année 1968-1969 publiés en 2012 par J.-C. Coquet et I. Fenoglio sous le titre Dernières leçons. Ces deux manuscrits qui interrogent chacun une opération – la lecture des textes poétique dans le premier cas, l’écriture dans l’autre – convoquent tous deux Saussure mais pour des aspects distincts de son travail : le Saussure des anagrammes, pour l’un, le linguistique-sémiologue, penseur de la relation langue-écriture, pour l’autre. On dégage les implicites et les finalités des interprétations des textes saussuriens développées par Benveniste pour réfléchir sur ces deux problématiques. Rétrospectivement, il est possible de faire la part des enjeux d’époque et ainsi de souligner ce que Benveniste a lu mais aussi de pointer ce qu’il n’a pas lu dans les manuscrits de Saussure.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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