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Article Dans Une Revue L'Année balzacienne Année : 2014

Balzac romantique : de la loi aux cas

Dominique Massonnaud

Résumé

Résumé : Si le titre choisi ici évoque l'essai d'Adrien Peytel sur Balzac, juriste romantique, il s'agit plutôt d'examiner ici la modernité romantique d'un auteur balzacien que la question d'un « Balzac, homme de loi(s) », telle qu'elle est posée, permet d'appréhender. Le travail voudrait partir d'un constat simple : alors que manque à La Comédie humaine un Essai sur les forces humaines pourtant annoncé, on en reste souvent au constat d'inachèvement du projet qui tendait pourtant, dans les années trente, à annoncer une logique et des principes, présents dans les fictions parues de façon échelonnée. Pour en rester, dans le cadre de cet article, à ce qui concerne le personnage-sa construction et son statut-on observe en effet une tension : d'une part, la critique a montré qu'une prégnance de l'accidentel se manifestait dans La Comédie humaine. Il existe en effet, un régime de hasard, de coïncidence, et de circonstance qui peut relever d'un étonnant choix principiel d'organisation si l'on songe à la fin de Ferragus :« Cette créature [...] reste comme un premier volume de roman dont la fin vous échappe » ou si l'on pense à la fable propédeutique qui figure dans la préface d'Une Fille d'Ève, plaçant l'organisation sur le mode de la rencontre de hasard « au milieu d'un salon ». D'autre part, cependant, le choix de présenter des « individus typisés ou des types individualisés » relève, comme la critique l'a également montré-Boris Lyon-Caen par exemple-d'un « idéal-type » selon sa définition par Max Weber. Ce parti-pris implique alors le postulat de l'existence de lois qui régissent la société de façon effective : où l'on retrouve l'ambition d'un Balzac « sociologue ». Il s'agit donc de prendre en considération cette tension pour tenter de montrer d'où elle procède et ce qu'elle engage : il semble qu'une logique neuve soit à l'oeuvre en cette première moitié du siècle : héritée du modèle de Buffon, portée par la référence à Goethe-historien nature - elle permet d’assumer la variété présente dans la nature - « qui frétille toujours, vire, tourne » selon la caractérisation présente dans Une Fille d’Ève - comme dans le corps social, tous deux placés sur le même plan de réalité. Un propos d’Alain peut ainsi être un guide pour penser le régime très singulier des lois balzaciennes : « Que signifient ces types alignés, sinon une fonction de société. Comme le naturaliste aligne les canards ou les pinsons [...] la raison d’être de chacun est qu’il achève les autres ». On souhaiterait donc montrer - en s’attachant au personnage et à la relecture de quelques éléments de l’ « Avant-propos » de La Comédie humaine - qu’un renouvellement romantique de l’idée d’organicité de l’oeuvre est mis en place par Balzac sur le mode d’un « penser par cas ».

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hal-01756651 , version 1 (02-04-2018)

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Dominique Massonnaud. Balzac romantique : de la loi aux cas. L'Année balzacienne, 2014, 15 (1), ⟨10.3917/balz.015.0289⟩. ⟨hal-01756651⟩
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