. "Le réalisme comme « épizootie » : Pour un réalisme artistique mineur", L’Animal du XIXe siècle, Actes du colloque international, P. Petitier (dir.), Publication en ligne : Équipe « Littérature et civilisation du XIXe siècle », CERILAC, Université Paris-Diderot, 2010. (16 pages de texte et 26 montages d’illustrations en lien). L’Animal du XIXe siècle, 2010.http://www.equipe19.univ-paris-diderot.fr/Colloque%20animal/SOMMAIRE.htm
Résumé
Dans l'introduction de son article sur La Baigneuse de Courbet, pendant le Salon de 1853, Paul de Saint-Victor fait du réalisme « une épizootie ». Le mot est emblématique : à la fois parce que le motif animal est prégnant dans les toiles, parce que son traitement est souvent senti comme incongru par rapport aux représentations des animaux dans la tradition picturale, et parce que des assimilations avec les animaux – déplacées, souvent, par rapport à ce qui est représenté – surviennent très fréquemment dans les discours qui traitent des toiles, au milieu du XIX e siècle. Épidémie donc que le réalisme : il est une maladie qui enfièvre ou abolit les règles de l'art, une contagion au parfum de sauvagerie qui a parcouru le corps social pour parvenir jusque dans les espaces les plus protégés de la culture. Ainsi, La Baigneuse de Courbet a - t - elle été, selon une anecdote souvent citée, qualifiée de « percheronne » par l'Impératrice lors du vernissage du Salon de 1853.