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Autre Publication Scientifique Année : 2016

Le Chercheur peut-il apprendre dans sa recherche ?

Résumé

Dans les sciences de la nature, la recherche utilise la méthode expérimentale telle qu'elle a été définie par Galilée et reposant sur l'observation, la formulation de lois permettant de faire des prévisions, l'expérimentation cherchant à prouver que ces lois étaient justes ou, dans le cas contraire, qu'elles étaient réfutables. A en croire André Comte-Sponville dans le livre « Le capitalisme est-il moral ? » qu'il a publié en aux éditions Albin Michel en 2004, de même que ce ne sera jamais à la biologie de fixer des limites au clonage reproductif des êtres humains, la recherche en économie n'est pas capable de délimiter le champ du marché ni à définir comment celui-ci pourrait s'autoréguler pour éviter qu'il ne tyrannise la société. Cette comparaison méconnaît le fait que l'économie est une science sociale dont l'objet est d'étudier ce que font les hommes, individuellement et entre eux, ce qui n'est pas le cas de la biologie qui n'a pas à produire de théories visant à justifier ou non le clonage humain. Or, les anthropologues ont montré que l'échange d'objets ou de services est le premier moyen que l'homme ait utilisé pour entrer en relation avec d'autres hommes comme le montrent les études de Malinowski et de Boas respectivement sur la Kula et le Potlatch. De ce fait, il nous semble que le chercheur en économie devrait donc prendre l'échange comme point de départ à sa recherche qui devrait tendre vers une transaction se réalisant valeur pour valeur pour que, dans le contrat qui lie les coéchangistes, aucun des deux ne soit lésé. Cette proposition suppose que l'on puisse comparer la valeur des biens, ce qui n'est possible que s'ils ne sont pas rares et donc reproductibles à volonté comme l'ont montré les économistes classiques à la fin de XVIIIème siècle et au début du XIXème en fondant la valeur sur le travail qui est une grandeur mesurable. A partir du moment où, dans un effort au demeurant fort louable, les chercheurs néoclassiques à la fin de XIXème siècle ont voulu généraliser l'échange à tous les biens, qu'ils soient rares ou non, et à mathématiser celui-ci en faisant de l'utilité le fondement de la valeur, ils ont modifié de fond en comble le raisonnement économique que les classiques avaient commencé à élaborer. L'utilité étant une grandeur subjective non mesurable, ils ont introduit dans leurs propositions l'impossibilité de déterminer le champ du marché. Et pourtant, cette conception a été adoptée jusqu'à nos jours par presque tous les chercheurs non marxistes en économie, ce qui revient à dire que les idées n'ont pas évolué au cours du XXème siècle, les théories des coûts de transaction, des droits de propriété et de l'agence n'étant que des extensions de celles-ci qui ont inspiré sous l'influence des financiers américains au début des années 1980 le développement de l'économie d'endettement dont on peut voir depuis quelques années les effets ravageurs sur les systèmes économico-financiers mais aussi politico-sociaux de nos sociétés. La confusion des idées introduite par les néoclassiques a amené à brouiller les notions fondamentales d'une part de profit et de rente, et, d'autre part, de valeur et de richesse. Le profit est l'objet même de l'échange, ce qui le distingue de la rente qui n'est qu'un surplus dans l'échange dû à une position de monopole temporaire de l'entreprise qui la dégage. Par ailleurs, être riche est de pouvoir disposer de plus de biens et de services et non de valeur qui, unitairement diminue au fur et à mesure que l'on s'enrichit. C'est un des rôles fondamentaux du management que de mettre en oeuvre les conditions pour que cette valeur se reproduise dans le temps, notamment par la création de nouvelles compétences collectives. Cela suppose,
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Michel Baupin. Le Chercheur peut-il apprendre dans sa recherche ?. 2016. ⟨hal-01744992⟩
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