À Marseille : la question sécuritaire fait « irruption du dehors » … et du dedans - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Sciences et actions sociales Année : 2017

À Marseille : la question sécuritaire fait « irruption du dehors » … et du dedans

Résumé

L’hebdomadaire Marianne donne le ton sur sa « une ». Nous sommes le 15 septembre 2012 et enfle la peur de voir la deuxième ville de France « tomber » dans les mains des trafiquants de drogue. Marseille a pourtant connu des heures plus sombres en matière de délinquance et de « règlements de comptes », comme le souligne Laurent Mucchielli (2013, p. 15-35). Avec un pic à 45 règlements de compte en 1986, on est bien au-delà des 25 cas recensés à la fin de l’année 2012 (Ibid., p. 17). Sur cette légère envolée se développe une nette inflation du bruit médiatique autour de Marseille. La commune se classera 4 fois sur 5, pendant la période 2009/2013, au rang de ville la plus couverte par les journaux télévisés nationaux, avec 40% des sujets consacrés portant sur l’insécurité. Si Marseille concentre l’essentiel des caractéristiques du stigmate des « banlieues » françaises, elle concentre également la logique d’expérimentations sécuritaires qui leur est assignée à travers la mise en place de dispositifs d’exception. Entre septembre et décembre 2012, le nouveau gouvernement va ainsi mettre en place sa stratégie dite « d’approche globale » (ou « méthode globale ») qui s’inspire de doctrines militaires appliquées en zones de guerre civile et constitue la déclinaison marseillaise des Zones de Sécurité Prioritaires (ZSP). Elle entend articuler des opérations policières de grande ampleur avec une réorientation des politiques sociales. Il s’agit de faire coopérer l'ensemble des acteurs opérant dans 80 cités dites « ultrasensibles », afin d'enrayer les faits de délinquance. L’opération ici présentée permet-elle, en entrant en résonance avec les régulations préalables des relations sociales de la cité et les parcours individuels et collectifs des acteurs convoqués, d’organiser une coopération et un essai de résolution « globale » des problèmes sociaux et délinquants ou, au contraire, participe à redéfinir le référentiel des acteurs de l’action sociale et associative au profit de celui des institutions policières ? Nous faisons ici l’hypothèse que l’injonction à la participation et l’ultra-localisation du dispositif permet de valider dans des espaces sociaux relativement préservés (le champ associatif local) les modes de pensée et d’action de l’institution policière. Actes du colloque "Les nouveaux défis de la question sociale" à consulter en ligne : http://www.sas-revue.org/36-n-6/dossiers-n-6/actes-n6/98-a-marseille-la-question-securitaire-fait-irruption-du-dehors-et-du-dedans

Dates et versions

hal-01720070 , version 1 (28-02-2018)

Identifiants

Citer

Kevin Vacher. À Marseille : la question sécuritaire fait « irruption du dehors » … et du dedans . Sciences et actions sociales, 2017, ⟨10.3917/sas.006.0119⟩. ⟨hal-01720070⟩
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