L’injonction aux comportements « durables », nouveau motif de production d’indésirabilité - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Géographie et cultures Année : 2016

The injunction to "sustainable" behaviors, new pattern of undesirability production

L’injonction aux comportements « durables », nouveau motif de production d’indésirabilité

Matthieu Adam

Résumé

Sustainable urban projects have multiplied during the last decade. Materially standardized, they are also accompanied by the dissemination of “expected behaviors” for inhabitants. They are encouraged to adopt « eco-citizen » behaviors (low car use, waste sorting, responsible consumption) that are supposed to be more « virtuous ». In addition to elected officials and communicators, designers (urban planners, architects, landscapers) and some inhabitants of these projects disseminate these “expected behabiors”. The moral judgments associated with behaviors are quickly transferred to individuals and groups. Those who take on them are legitimized, unlike those who do not. Thus, we observe a categorization process that distinguishes legitimate or undesirable users under the compliance or their practices to the sustainable norm. In this case, the inhabitants who are being blamed are those of social housing and those from the lower classes. This article purpose is to understand how urban sustainable development renews the patterns for of undesirability production. This article is based on the analysis of 71 interviews with the designers and inhabitants of two projects that are emblematic of contemporary urban production: Bottière-Chénaie, in Nantes and Confluence, in Lyon. Our survey shows a redefinition of the inhabitant’s social group according to the compliance or not of its members to this new social norm.
Les projets urbains dits durables se sont multipliés durant la décennie dernière. Matériellement standardisés, ils sont aussi accompagnés de la diffusion d’attendus comportementaux à destination des habitants. Ceux-ci sont incités à adopter des comportements « éco-citoyens » (faible utilisation de l’automobile, tri des déchets, consommation dite responsable) censés être plus « vertueux ». Outre les élus et les communicants, les concepteurs (urbanistes, architectes, paysagistes) et certains habitants de ces projets diffusent ces attendus comportementaux. Les jugements moraux associés aux comportements sont vite transférés aux individus et aux groupes. Ceux qui les mettent en œuvre sont légitimés, à l’inverse de ceux qui ne les adoptent pas. Nous observons un processus de catégorisation qui distingue usagers légitimés ou indésirables en vertu de la conformité ou non de leurs pratiques avec les valeurs durabilistes. En l’occurrence, ce sont les habitants des logements sociaux et ceux issus des classes populaires qui sont montrés du doigt. L’objectif de cet article est de comprendre comment le développement urbain durable rénove les motifs de production de l’indésirabilité. Cet article s’appuie sur l’analyse de 71 entretiens réalisés avec les concepteurs et les habitants de deux projets urbains emblématiques de la production contemporaine : Bottière-Chénaie, à Nantes, et Confluence, à Lyon. Notre enquête montre une redéfinition du groupe social habitant en fonction de la conformité ou non de ses membres à la nouvelle norme qu’est le développement urbain durable.
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hal-01719666 , version 1 (04-03-2018)

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Citer

Matthieu Adam. L’injonction aux comportements « durables », nouveau motif de production d’indésirabilité. Géographie et cultures, 2016, Les indésirables, 98, pp.89-112. ⟨10.4000/gc.4497⟩. ⟨hal-01719666⟩
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