. Le-lecteur-non-généticien, On peut estimer qu'un tel aveu d'incompétence discrédite par avance toute tentative pour lire les textes de Proust tels qu'ils nous parviennent, sous la forme institutionnelle d'éditions imparfaites. En fondant cette analyse sur le texte édité par P. Clarac, je ne vise nullement à donner à ces pages le statut d'oeuvre qui leur est contesté. De la lecture de deux états de texte (le Contre Sainte-Beuve édité par P. Clarac et la Recherche publiée sous la direction de J, Tadié), il me semble cependant qu'on peut tirer quelques éclaircissements sur le devenir de la rhétorique dans l'oeuvre de Proust. Cette question est appréhendée dans le cadre d'une stylistique non génétique, fondée sur la poétique comparée des textes, p.36

P. Sollers, M. Mozart, and I. , en charge par l'énonciation romanesque, la théorie esthétique tombe sous le coup d'une anthropologie de la croyance : pour créer, l'artiste a besoin de se forger un mythe héroïque dont il n'est pas dupe. C'est ainsi que le roman évide le mythe esthétique de sa sacralité, de sa prétention à fixer le vrai ou le bien 47 On pourra donc (et à sa guise) placer la fin de la Recherche sous le signe de la félicité mystique qui rend «la mort indifférente 48 » ; mais aussi du repos et du calme définitifs liés au sentiment du devoir accompli car sur «l'herbe drue des oeuvres fécondes», «les générations viendront faire gaiement, sans souci de ceux qui dorment en dessous, leur " déjeuner sur l'herbe " 49 » ; on peut enfin s'inquiéter de voir renaître l'inquiétude, puisque jusqu'à la fin, le temps qui fuit étrangle le héros : «Mais était-il encore temps pour moi ? N'était-il pas trop tard ? 50, le kaléidoscope émotif final marque la victoire de la sensibilité romanesque sur l'intellectualité démonstrative, p.759, 2001.