Le mirage de mix électriques à très forte proportion d’énergies intermittentes Le point de vue argumenté d’ingénieurs, de physiciens et d’économiste - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Revue de l'Energie Année : 2016

Le mirage de mix électriques à très forte proportion d’énergies intermittentes Le point de vue argumenté d’ingénieurs, de physiciens et d’économiste

Résumé

La période électorale actuelle est propice aux envolées en faveur d’une transition énergétique vers une économie totalement décarbonée basée sur le « tout énergies renouvelables (ENR) », notamment dans le secteur électrique, qui nous assènent des vérités physiques et économiques. Désormais aux yeux de beaucoup, le bien fondé du passage à un mix électrique tout ENR relèverait de l’évidence. La loi de transition énergétique, la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) et la politique de l’Union européenne pour réduire les émissions de CO2 dans le secteur électrique donnent la priorité au développement à grande échelle de la production par les énergies renouvelables à apport intermittent comme moyen principal de décarbonation du système. Selon ces dires, ce type de politique serait non seulement faisable techniquement, avec l’avantage de nous débarrasser à la fois des énergies fossiles et du nucléaire, mais il serait aussi économiquement viable que celle pré- servant l’option nucléaire et accordant une place plus limitée aux énergies renouvelables intermittentes (ENRi)1 . Ce serait prouvé par des exercices de modélisation « à caractère scientifique » comme, entre autres, l’exercice publié fin 2015 par l’ADEME sur la faisabilité d’un mix électrique avec 80 à 100 % de renouvelables [1]. Les politiques et les journalistes de certaines revues se réfèrent à cet exercice pour critiquer la timidité de la mise en œuvre de la politique de transition énergétique alors que la voie serait toute tracée techniquement vers un 100 % de renouvelables dans le domaine électrique. D’après l’un d’eux, « les coûts des renouvelables ont tellement baissé qu’aller vers un système électrique 100 % renouvelable ne coûterait pas plus cher aux Français que de maintenir la part du nucléaire à son niveau actuel, comme l’a montré l’Ademe ». C’est contre ces « vérités » que nous souhaitons nous opposer au nom du bon sens et, osons-le, au nom de la rationalité du physicien, de l’ingénieur et de l’économiste. Dans ce point de vue, nous visons à la rigueur du raisonnement prospectif et à l’intelligence des faits dans leurs dimensions physique, technologique et économique pour critiquer les visions idéologisées qui motivent les politiques promouvant les ENR à très grande échelle dans les systèmes électriques. En s’appuyant sur les réalités d’ingénieurs, notre démarche s’attache à identifier les potentialités techniques en fonction des solutions réalistes qui peuvent être mises en œuvre pour corriger et compenser les difficultés de gestion opérationnelle que pose la variabilité des productions ENRi à un système électrique. Notre démarche cherche aussi à identifier, au-delà des professions de foi et les visions utopiques, ce qui a un sens économique et ce qui n’en a pas. Au bout du compte, on s’attache à distinguer ce qui prime de ce qui est secondaire en tournant le dos aux croyances idéologiques.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01689581 , version 1 (22-01-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01689581 , version 1

Citer

Dominique Finon. Le mirage de mix électriques à très forte proportion d’énergies intermittentes Le point de vue argumenté d’ingénieurs, de physiciens et d’économiste. Revue de l'Energie, 2016, 634, pp.17-27. ⟨hal-01689581⟩
220 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More