War "cooked" and "raw" war: the representations of the war in literature through Claude Simon's novels
Guerre "cuite" et guerre "crue" : la représentation de la guerre en littérature à travers l’œuvre romanesque de l’écrivain Claude Simon
Résumé
It is rare to find in L'Acacia, Les Géorgiques and La Route des Flandres, three of the novels of the writer Claude Simon, considerations from him which make of War a concept, in other words which arrest it as one abstract entity or general formulae rather acquired by second hand than by experience : It never seprarted from the individual, the body, the material. To seize the war as an abstraction, it is necessarily to betray the simonien text. When it is given to see with words in the novels, it is organic images which harmonize, outcomes of the resources of the language. Beyond definitional state of fight are figurative not only the fancies disappointed by the warriors and the outside cruelty, but also the perusal of bodies and animal nudity, identical violence and squalid biological death. They all show actually of what it consists. The attractive or repulsive "properties" that these recurring "mages possess, for example the incompatibility between the strategic war and the real-life war, build a picture " which stands not in reference to such psychological or social "credibility", but in reference to the very text ". And it is actually necessary to read Claude Simon to discover how the indifference of the nature was able to enter among other motives in the composition of this picture. All the attempt of return of the cruel war in Claude Simon's novels consists in not saying it frankl, in not congealing it automatically in stereotypes, or "collective images" divested of reality, or overturning them into a rational and reassuring object of study.
Il est rare de trouver dans L'Acacia, Les Géorgiques et La Route des Flandres, trois des romans de l’écrivain Claude Simon, des considérations polémologiques qui font de la guerre un concept, autrement dit qui l'appréhendent comme un entité abstraite en la désignant par des formules générales plutôt acquises de seconde main que par l'expérience, et coupées de l'individu, du corps, de la matière. Saisir la guerre comme une abstraction, c'est forcément trahir le texte simonien. Lorsqu'elle est donnée à voir, ce sont des images organiques qui se combinent, issues des ressources tropiques de la langue. Par-delà le définitionnel état de lutte se trouvent figurés non seulement les chimères déçues des guerriers et la cruauté extérieure, mais aussi le dépouillement des corps et la nudité animale, les violences identitaires et la mort biologique immonde qui montrent effectivement en quoi elle consiste. Les « propriétés » attractives ou répulsives que ces « images » récurrentes possèdent les unes par rapport aux autres, par exemple l'incompatibilité entre la guerre stratégique et la guerre vécue, construisent un tableau « qui tient debout non par référence à telle « vraisemblance » psychologique ou sociale, mais en référence au texte lui-même » . Et il faut effectivement lire Claude Simon pour découvrir comment l'indifférence de la nature a pu entrer parmi d'autres motifs dans la composition de ce tableau. Toute la tentative de restitution de la guerre cruelle chez Claude Simon consiste à ne pas la dire crûment, c'est-à-dire à ne pas la figer automatiquement dans des stéréotypes, des « images collectives » dénuées de réalité sans verser non plus dans la tendance des sciences humaines à vouloir en faire un objet d'étude rationnel et rassurant.