. La-destinée-et-la-misère-des-fils, Tout ce triste bilan, Sanders le résume dans cette confession de nouvel enfant du siècle : « J'étais un type détraqué, depuis longtemps je le savais

. Trop, trop de sang, trop de XX e siècle dans le sang, trop de mépris » (HB, 403). À cette figure de détraqué, si proche des héros de Drieu, ne faut-il pas un style de détraqué ? C'est ici qu'il

. Elle-est-double, Proust a usé avant d'en faire don à ses lecteurs : « Il est difficile, quand on est troublé par les idées de Kant et la nostalgie de Baudelaire, d'écrire le français exquis d'Henri IV » (RTP, II, 792) C'est là toute l'esthétique du romantisme : le style ne peut pas être isolé de la réalité vivante des idées qui, comme toutes choses, sont immergées dans le temps. S'agit-il pour autant de se laisser aller au relativisme ? Nullement. Proust restaure l'idée toute classique d'une norme

L. Un-exemple-suffira and . Comparaison, Certes, on trouve chez Nimier de ces belles métaphores qui enserrent toute la phrase entre les arcs de leurs correspondances sémantiques

. Je-roule-dans-un-tapis-et-je-dors-quelque-temps, C'est une riche odeur de poussière, un troupeau magnifique et laineux qui s'avance vers mes narines. Il est chargé de tous les présents de l'histoire : les pas des reines vers leur seigneur, les bottes du messager, l'éventail qu'on rend à sa dame en s'inclinant, p.251

. Dans-la-matière-du-monde, la figure de style (en l'occurrence une hypallage) inscrit la trame des plus beaux songes. Mais cette riche métaphore ne dit rien de la voix propre à Nimier. On l'entend plutôt dans ces comparaisons volontairement désinvoltes et détraquées que Proust nomme des « àpeu-près d'images ». En voici un florilège : Leurs autos-mitrailleuses

. Avidement and . Bu-trois-verres-de-cette-eau-qui-coule, pareille à elle-même, indifférente et sentencieuse, dans toutes les cuisines du monde et qui est un peu comme les doigts purs du Présent. (HB, 117) Les cavaliers se tenaient raides comme des petits peupliers vernis de frais, p.234

C. Sainte-beuve, P. Édition-de, Y. Clarac, . Sandre, . Paris et al., [?] un temps de septembre, ironique et rigide comme une grande institutrice blonde qui frappe dans ses mains et dit : les vacances sont finies, pp.616-329, 1971.

L. Nuit, il me semble que la mer se démaquille, cesse de se conduire comme une rombière agitée, p.112

«. Bernard-représente-cette-immense-part-de-claude-que-je-ne-possèderai-jamais, Depuis Proust, nous savons que la présence du tiers, réelle ou fantasmée, est la source du désir. Nimier, puis Girard, l'ont redécouvert en lisant La Recherche. Il m'a semblé plus utile de montrer comment l'histoire avait pesé de tout son poids pour faire divorcer deux imaginaires consanguins, le second s'étant nourri du premier. Non que l'histoire fût, au temps de Proust, une sinécure. Sanders et Forjac le reconnaissent : « Tout valait mieux que le Second Empire ou 1900 », c'est-à-dire, la persistance de l'esprit Meilhac-Halévy sur fond de Belle Époque, Proust ne mettait rien aussi haut que Racine

«. Corneille and . Corneille, Pour Proust, l'harmonie de la belle langue littéraire se conquiert sur le chaos des passions interdites, pp.14-15

N. Corneille, une part ; Proust et Racine de l'autre : ce parallèle si français, qui structure l'histoire des goûts et des idées