« Proust et la syllepse vive »
Résumé
Plus encore que la métaphore, la syllepse dépend de l'énoncé lexicographique. Il la précède, la rend possible. Engagé en discours, un signifiant articule deux signifiés tous deux attestés en langue. Séparés, distincts, hiérarchisés par le dictionnaire, ils sont confondus, simultanés en discours. Comprendre l'énoncé implique alors un travail de remise en ordre : en cela, la syllepse est une figure éminemment grammairienne. Pour être reçue, elle implique un destinataire apte à mobiliser une compétence lexicographique. Il n'est certes pas de jeu qui ne fasse référence à la règle qui le permet. Mais plus qu'un autre dispositif, peut-être, la syllepse est simultanément événement stylistique et mise en oeuvre d'une opération métalinguistique. Or la coexistence de ces deux dimensions de la figure ne va pas de soi. La syllepse proustienne, une figure précieuse ou... laborieuse ?
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)