« Claudel, Grosjean : la passion selon saint Pilate »
Résumé
Soient deux récits sur Pilate : Le Point de vue de Ponce Pilate de Claudel (1933) et Pilate de
Grosjean (1983). Entre les Évangiles et ces deux textes qui en dérivent, il est une différence de statut :
les Évangiles sont un texte sacré et une règle de foi; les textes de Claudel et Grosjean s'inscrivent dans
le contexte profane de la fiction littéraire. Cette différence, le lecteur peut choisir de la nier : les
Évangiles sont des textes comme les autres. Mais Claudel et Grosjean ne l'entendent pas de cette oreille :
ils sont croyants. Ils le font savoir. Pour Claudel et Grosjean, les Évangiles ne sont donc pas une fiction
mais un témoignage rendu à la divinité de Jésus. Dans ces deux courts récits sur Pilate, ces écrivains
inscrivent une réflexion poétique sur les rapports entre la lecture croyante des Évangiles et la réécriture
fictionnelle. Genette avance que tout hypertexte est un métatexte, c'est-à-dire une glose. La différence
entre hypotexte religieux et hypertexte profane avive cette conscience métatextuelle logée au coeur de
la littérature au second degré. Quelles sont les marques stylistiques que dépose dans les textes une telle
activité métatextuelle ? En quoi éclaire-t-elle le projet esthétique de Claudel et de Grosjean?
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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