. Ou, ouvreuse s'arrête à mi-chemin de la scène, [?] déchire le billet puis le lui tend d'une main et de l'autre lui désigne un fauteuil libre au beau de la travée, il la regarde. Dans cette position ou attitude elle ressemble à un sergent de ville qui règle la circulation, ou à l'homme de l'aéroport guidant l'avion sur le parking, ou encore à celui qui armé de drapeaux sur le pont d'un porte-avions corrige la manoeuvre d'appontage, Da Ponte, c'est de saison, j'en sais des choses, bien que j'eusse préféré des exemples plus poétiques, pp.84-85

». Au-coeur-d-«-da-ponte and «. Mozart, Le jeu sur les mots (antanaclase dans le premier cas, paronomase dans le second) suscite un retour au « sujet » écrivant : la digression remet sur le devant de la scène langagière celui qui ne veut en aucun cas se laisser « oublier », « s'effacer » derrière son récit. Cette exigence fonde l'activité digressive : quel que soit le lien logique convoqué pour « faire tenir ensemble » les discours disparates qu'assemble la fiction

. Qu, est-ce que je disais ?, p.15

E. Dans, le passage du général au particulier se marque par l'opposition de « toujours » et de « un jour », du présent et du passé composé. Pour amplifier la digression, le narrateur peut mobiliser divers procédés : en l'occurrence, il expose les différentes variantes d'une même situation (téléphoner à la radio) en modifiant une variable (le motif de l'appel)

L. Conclusion and . De-la-digression-chez-gailly-déplace-la-topique-freudienne, Pour l'analyste, le mot qui s'impose par la violence en dit plus et vaut mieux que le discours contraint, rationnel et superficiel, qu'il interrompt Laborieusement rhétorique, l'écriture de Gailly ne conçoit au contraire la digression que sur le mode d'un dérapage très soigneusement contrôlé. La « vérité » selon Gailly n'est donc pas liée à cet « autre chose » qu'il invoque mais au fait même de « parler d'autre chose », de changer de « sujet », d'arbitrer des conflictualités discursives. Si gratifiant qu'il puisse être d'un strict point de vue égotiste, ce contrôle permanent de l'ordre du discours et des « flux » langagiers qui le traversent n'en révèle pas moins un rapport critique entre les mots, les choses et celui qui s'en sert. On se souvient de la question que Barthes se posait à lui-même, sur le mode un peu hypocrite d'une feinte frayeur : « Et s'il s'était trompé de langage ? » 24 Le soupçon que nourrit Gailly est plus radical : et si le langage littéraire se trompait du tout au tout ? S'il fallait s'en remettre à des puissances autres, comme la musique ? « La musique parle en se taisant et moi j'écris mon découragement de ne pouvoir traduire ce qu'elle dit, et elle dit, et elle dit, mon sentiment, la somme, la totalité de mes sentiments Pourquoi écrire, dans ces conditions ? Le découragement est-il bon conducteur de l'énergie créatrice ? Ne vaudrait-il pas se taire et laisser le champ libre à ceux qui se sentent capables de traduire ? Ne s'agit-il pas plutôt d'ériger le découragement en norme littéraire, de faire advenir l'ère de la littérature dépressive ? Pendant l'amour, « elle est en lui, il est en elle, il n'a plus besoin de la nommer Tout ce qui importe se passe du langage : « jamais je ne retrouverai mon émotion, jamais je ne serai capable d'écrire ce que j'ai éprouvé ce soir-là, je crains même que la recherche des mots ne dissolve tout à fait le souvenir que j'en garde, dit-il, ). C'est cet amer savoir qui engendre la digression dans le récit ; c'est à lui que sans cesse elle renvoie ; elle témoigne ainsi que ce qui doit être achevé (le récit) ne vaut pas la peine d'être commencé. La fiction de Gailly se déploie sur le mode du manque à être : la digression tend au lecteur un étrange miroir, où se reflète une caricature de l'écrivain : celui qui s'autorise de son impuissance pour juger l'institution dont il se réclame. À bon droit, pp.105-106

. Dégoûté-il-avait-ressorti-de-la-penderie-le-vieux-costume and . Qu, il avait fait faire sur mesure pour le mariage de sa nièce, un costume trois pièces [?], la nièce est mariée depuis vingt ans, vous pensez, divorcée depuis cinq, comme le temps passe, les années, si vite à présent