With or without Phenomena? Phenomenology between Stumpf and Husserl
Avec ou sans phénomènes? La phénoménologie entre Stumpf et Husserl
Résumé
This article intends to identify what is at stake in Stumpf’s critical assessment of Husserl’s transcendental phenomenology as a "phenomenology without phenomena". After reconstructing the main arguments through which these two conceptions of phenomenology argue against each other, it is argued that the main issue of this debate concerns the value that is attributed to the idea of intentionality in the definition of the phenomenological program, and consequently in the very definition of the "phenomenon". Ultimately, the question risen is that of the relationship between phenomenology and philosophy itself, depending on whether phenomenology is conceived as a propedeutic science (Stumpf) or as a fundamental science (Husserl).
Cet article se propose de mettre en évidence les enjeux de la fin de non-recevoir que Stumpf adresse à la phénoménologie transcendantale husserlienne en lui reprochant d’être une « phénoménologie sans phénomènes ». Après avoir reconstruit les principaux arguments à travers lesquels ces deux conceptions de la phénoménologie se font valoir l’une contre l’autre, on montre que l’enjeu de la polémique réside dans la valeur qui est accordée à la thèse de l’intentionnalité dans la définition du programme phénoménologique, et par conséquent dans la définition de ce qu’il faut entendre par « phénomène ». En définitive, c’est la question des rapports entre la phénoménologie et l’entreprise philosophique elle-même qui est posée, selon que la phénoménologie est conçue comme science propédeutique (Stumpf) ou comme science fondamentale (Husserl).