. Ex, Il avait des poings comme des melons. (AF, 281) Ex. 60 : Elle n'a pas bougé, Elle est comme une souche. (AF, 18) Ex. 61 : [?] bel homme, robuste, et gentil comme une fille, p.55

. Ex, 65 : [?] si le sort vous était contraire, elle se jetterait sur le sort comme une lionne, p.138

. Ex, [?] il a sauté sur moi comme un chien sur un os. (AF, 204) Ex. 67 : Des fois je lui donnais ce qu'il voulait, mais comme un os à un chien, p.298

. Ex, 69 : [?] mon Firmin faisait le cocardier et il marchait raide comme un manche à balai. (AF, 65) Ex. 70 : Il était raide comme la justice, p.295

L. Raide-est, un mari irrité ; raide est l'homme humble qui s'est trouvé un motif de fierté ; raide est le cadavre d'un libidineux mourant dans les bras de sa maîtresse, et passant, Justice oblige, d'une raideur à l'autre ! La comparaison hyperbolique se nourrit d'une sorte d'Encyclopédie populaire, universelle en ses savoirs et ses curiosités, et qui ne dédaigne pas de relever ses observations d'un petit grain de sel. Le texte peut aussi extraire son comparé de la situation narrative qui enchâsse l'analogie, en faisant fond sur le principe de motivation métonymique : Ex, Il en devint sot comme une buche. (AF, 309

. La-comparaison-est-d-'autant-mieux-choisie and . Qu, il s'agit d'un forestier travaillant à l'essartage d'une clairière Mais ce jeu reste assez rudimentaire. La comparaison ne se dégage vraiment du stéréotype que lorsqu'on passe de la quantité, de l'évaluation constative, à la notation impressive : Ex. 72 : [?] quelques jours d'hiver roux comme des renards, AF, 210) Ex. 73 : [?] la saison était particulièrement belle ; les jours roux comme des abricots ; [?]. (AF, pp.238-239

. Il-faudrait-aussi-faire-droit-À-la-comparaison-humoristique-ou-ironique, celle qui tire des effets humoristiques du décalage entre comparé et comparant, et qui peut verser dans une satire quelque peu corrigée par la bienveillance : Ex. 74 : Elle se mit à aimer follement madame Numance comme les ramoneurs aiment les choux à la crème en regardant la devanture des pâtisseries, AF, 204) Ex. 75 : Il ne peut pas se promener avec son acte de propriété sur le chapeau comme un numéro de conscrit

. Ex, On savourait les gendarmes, les sangles et le plateau perdu dans les montagnes comme des bonbons, p.335

. La-comparaison-repose-sur-une-inférence, Cette arrogance de l'ignorant qui croit atteindre le réel quand il nage dans l'irréel s'oppose au réalisme de madame Numance et de Thérèse qui, elles au moins, connaissent l'amour (et ses ambiguïtés) pour les avoir vécues : « " Je n'ai pas perdu la tête, se disait-elle. Pourquoi Dieu parlerait-il par la bouche du pasteur plutôt que par la mienne, puisque j'ai eu le sang-froid de regarder les choses en face ? " » (AF, 215) On le voit : sans cesse la comparaison reconduit à la problématique de la force d'âme, à cet orgueil de l'esprit fort, parfois légitime, et parfois moins On terminera cette section sur les comparaisons saillantes en évoquant le caractère structurant, du point de vue de la composition d'un texte éclaté en plusieurs récits, de certaines comparaisons récurrentes. Commençons par un exemple comique qui montre comment la comparaison récurrente vaut non seulement pour elle-même, mais en ce qu'elle sollicite la mémoire du lecteur et la fait coïncider avec la durée fictive du récit : Ex, Et que je t'y repince à t'installer dans leur fauteuil comme une duchesse ! (AF, 152) Ex. 79 : Au bon soleil, dans l'abri du talus Thérèse était installée dans sa grossesse comme dans un fauteuil. (AF, 193) Ex. 80 : [?] elle a le génie du bout des fesses. Elle s'assoit tellement sur le bout des fesses qu'on insiste : « Asseyez vous bien, mettez-vous à votre aise. » (AF, p.138

. La-figure-microstructurale, contribue par sa répétition à cet incessant travail de remembrement du récit voulu par le texte Ce détail du « bout des fesses » permet de mesurer la distorsion entre les phases successives d'une stratégie d'ascension sociale, entreprise cohérente fondée sur la dissimulation, et la prise en charge narrative de ces épisodes par des « parleuses » emportées par leurs passions et peu soucieuses de cohérence chronologique. Ainsi, dans l'exemple 78, Thérèse, comédienne manipulée par son metteur en scène de concubin, est déjà chez les Numance, alors que dans l'exemple 79, elle est encore sur les routes de Châtillon

. Ex, Elle sait, elle a vu que cette petite fille, tous les matins trottine comme un furet sur les traces de ce qu'elle aime, p.174

. Ex, Je suis heureuse comme un furet devant le clapier. » Ça, mes enfants, c'était une découverte ! [?] J'étais heureuse d'être un piège, d'avoir des dents capables de saigner, p.316

M. Le-premier-exemple-Émane-de-la-narration-du-contre and . Numance, Dans cette posture, il entre à la fois l'orgueil de mépriser ce à quoi les autres tiennent, et la résignation d'une femme vieillie, qui trouve là l'occasion de faire une belle fin, digne d'elle et de son amour pour Thérèse Dans ce contexte, l'analogie avec le furet ne saurait inquiéter le lecteur : M me Numance n'est-elle pas un loup ? C'est elle la reine des prédatrices, même s'il s'agit d'une prédation sublime, qui veut tout donner à celle qu'elle aime, hormis, bien sûr, son orgueil et sa liberté : M me Numance est une âme forte. L'exemple 82 fascine parce qu'il reprend le même matériel lexical et en inverse du tout au tout la signification, mettant ainsi en abyme le ressort fondamental du roman : cette fois, c'est Thérèse qui parle et qui se représente elle-même comme un furet. Mais justement, à ce stade de l'histoire, Thérèse ne peut parler d'elle-même qu'en « reprenant », sur le mode de la subversion, les paroles d'une autre (le Contre) dites à propos d'une autre : M me Numance. N'est-ce pas ce qui explique la tragédie de Thérèse, et qui explique aussi sa fierté un peu ombrageuse ? Thérèse ne sera jamais que la seconde, celle qui vient après coup, une fois que le texte a fixé à jamais dans l'esprit du lecteur l'image sublime d'une héroïque M me Numance, qui sait échapper à Thérèse, et choisit librement l'heure et le moment de sa sortie de la scène ? M me Numance aime Thérèse : mais que vaut cet amour, aux yeux de l'aimé, que ne valide pas, hélas, la dépendance de l'aimant ? Que ce soit dans l'amour ou la haine, Thérèse n'est-elle pas à jamais prisonnière d'un modèle qu, Ce ne sont plus que les nerfs qui te tiennent ; s'ils te lâchent tu tomberas comme un sac de cuillers