G. P. Vi, Selon plusieurs textes, la monade désigne l'ensemble âme -ou entéléchie première -+ matière première passive. Notamment dans le De ipsa natura et les lettres à De Volder. Mais ce point doctrinal ne modifie pas notre propos. 64 Principes de la nature et de la grâce, p.598

, « Extrait du Dictionnaire de M. Bayle article Rorarius... avec mes remarques », GP IV, 532 : « chaque âme est un miroir vivant représentant

V. Fichant, Sur la notion même de machines de la nature et l'idée d'emboîtement, voir Andrault, La vie selon la raison, p. 135 sq. Sur le sens extrêmement général du mot « machine » à l'époque, voir S. Roux, « Quelles machines pour quels animaux ?, Leibniz et les machines de la nature, p.482

, Dès 1679, le pli est utilisé par Leibniz comme une forme de variation qui préserve l'unité, par opposition à la division

C. De-malebranche, qu'il présente comme la conséquence d'un mécanisme conséquent. Voir la citation donnée note # infra, VERSION AUTEUR Raphaële Andrault, « Leibniz et la connaissance du vivant », dans Leibniz. Lectures et commentaires, dir. Mogens Laerke, pp.171-190, 2017.

». Qu, Tous ces critères ont partie liée avec l'expérience, interne (le « moi en nous »), et externe (l'anatomie, l'embryologie, l'entomologie) ; mais extrapolés à l'infini, ils lui sont nettement irréductibles. Ils sont systématisés en vertu de principes rationnels et interprétés en accord avec le principe de l'uniformité de la nature, le principe du meilleur et le principe de continuité. La combinaison de ces deux types de critères, internes et externes, est d'ailleurs subtile. Si l'on s'en tient à ses propriétés corporelles, la machine de la nature qu'est chaque corps organique n'a pas l'unité simple de l'âme à laquelle elle est associée. Au contraire, ce qui la caractérise est sa complexité. Mais elle présente tout de même une autre forme d'unité qui lui permet de former un vivant avec cette âme. D'une part une unité fonctionnelle, parce que chaque organe contribue au fonctionnement de la machine sans qu'il y ait, à un quelconque niveau de décomposition, de l'échelle macroscopique à l'échelle microscopique, un saut ou une discontinuité qui révèlerait une partie non intégrée. D'autre part une unité diachronique, la continuité des modifications au cours du temps par laquelle la machine subsiste sous ses différents plis, Nous avons déjà signalé plus haut l'aspect fondamental de cette analogie entre le « moi » et les autres vivants, vol.71

, On sait simplement qu'un même corps organique n'est pas toujours constitué par la même portion de matière, qui se renouvelle sans cesse. Par conséquent, il ne faut pas penser que l'âme de ce corps possède « d'autres vivants inférieurs, destinés toujours à son service 76 ». En tout cas, rien n'indique qu'un organe quelconque soit en lui-même un corps animé, c'est-à-dire un corps organique associée à une âme ou principe de vie 77 . La seconde interprétation s'appuie sur la notion tardive de monade dominante 78 . Car la monade (ou entéléchie, ou âme) qu'il faut concevoir dans les vivants par analogie avec le moi est parfois caractérisée comme dominante, ou encore « centrale » et « distinguée » 79 . Ces termes spécifient la monade qui fait l'unité d'un corps organique en son ensemble, par opposition aux monades subordonnées, unités dont procède la matière de ce corps, Cette théorie peut sembler difficile. Retenons un élément important, et constant : c'est le couplage, en tout être vivant, entre un principe immatériel qui perçoit et un corps organique qui est l'instrument de cette perception. Car si toute âme ou monade représente plus particulièrement son propre corps, à travers lui elle représente les modifications de tout l'univers, passé, présent et futur, vol.73, p.482

G. P. À-de-volder and . Ii, Monadologie, § 62 et § 63, GP VI, 618. Voir Phemister, Leibniz and the Natural World, p. 135. 73 GP VI, p.545

. États, A VI-6, 220 : les génies auraient « le plaisant avantage, que l'imaginatif Cyrano attribue à quelques Natures animées dans le Soleil, composées d'une infinité de petits volatiles, qui en se transportant selon le commandement de l'âme dominante forment toutes sortes de corps ». Cyrano est également cité dans la Théodicée, § 343, GP VI, 318. Voir aussi Cyrano, États et empires, p. 116 : « peut-être que notre chair, notre sang et nos esprits ne sont autre chose qu'une tissure de petits animaux, p.157

G. P. Monadologie and . Vi, , p.619

, Et pour la réfutation de l'idée selon laquelle le corps animal a directement pour parties des substances corporelles, c'est-à-dire des vivants (i.e. monades + corps organiques), voir Fichant, « Leibniz et les machines de la nature, et Phemister, Leibniz and the Natural World, p. 98. 78 Notamment lettre à De Volder 1703, vol.II

L. Principes-de and G. P. Vi, 599. part, jamais Leibniz n'explicite la domination autrement qu'en termes de degré de perfection des monades dont les perceptions peuvent être plus ou moins claires. À notre connaissance, aucun texte n'indique comment articuler subordination des monades et subordination des fonctions corporelles au sein d'un même animal 80 . D'autre part, dans la mesure où Leibniz écrit au moins une fois que le coeur n'est pas nécessairement animé, dans la mesure, surtout, où il exclut d'utiliser les âmes et monades dans l'explication des phénomènes, il invite plutôt à ne pas expliquer les relations monadiques à partir de la physiologie. Conclusion : organisme et théologie physique Les propriétés des corps organiques révélées par les sciences de la nature fournissent un motif d'admiration de la création divine et rencontrent l

, Il n'y a point de chaos dans l'intérieur des choses, et l'organisme est partout dans la matière dont la disposition vient de Dieu. Il s'y découvrirait même d'autant plus qu'on irait plus loin dans l'anatomie des corps

. Le-terme-«-organisme-»-n'a-donc and . Xix-e-siècle.-l'organisme-ici-n'est-pas-une-chose, De la sorte, par métonymie, on peut dire que l'organisme est une propriété de la matière elle-même, et non seulement des corps vivants et de leurs organes. Ainsi, le point de départ de Leibniz, à savoir la distinction entre corps organiques et simples masses avérée par l'expérience, est plutôt gommé lorsqu'il s'agit de souligner la perfection de l'auteur de la nature et l'uniformité de la création. Par extrapolation et inclusion, l'organisme, de propriété des organes, devient plus généralement l'ordonnancement divin de toute matière. C'est donc l'usage de l'anatomie au profit de la théologie naturelle, joint à la polémique contre les Cartésiens, qui conduit Leibniz à « vitaliser

, Pas plus qu'il ne dit précisément comment la causalité finale dans l'âme répond concrètement à la causalité efficiente dans le corps organique (Andrault, La raison des corps, p.144

G. P. Théodicée and . Vi, , vol.II, p.237

1. À-lady-masham and G. P. Iii, 356 : « je définis l'Organisme, ou la Machine naturelle, que c'est une machine dont chaque partie est machine ». Sur les enjeux théologiques de l'organisme, voir Andrault, La vie selon la raison, p.32