"Acting on and through space: the narratives of suburban housing estates (1995-2010)"
"Agir sur et par l’espace : la banlieue mise en récit (1995-2010)"
Résumé
The words French public officials use when describing problem areas predefine the nature of the actions required to solve the issues that have been raised. In the framework of urban renovation, public policy discourse not only introduces a specific theme by using terms such as “quartiers” (neighbourhoods), “cités” (housing estates) and “banlieues” (suburbs) but also further develops the theme by conferring properties to these areas
with adjectives such as “sensible” (sensitive), “défavorisé“ (deprived) and “difficile” (difficult). This more or less dramatizing manner of stating themes and naming problems implies an obligation to act, and the political attitude it expresses – either compassionate or repressive – will prefigure the type of action that will be implemented. This paper will first analyze how the institutional discourse deals with social problems by spatializing them and then consider the causes and expected effects of this discourse within the policy narrative model.
Les mots que les acteurs publics utilisent pour décrire les espaces problématiques prédéfinissent la nature des actions requises pour résoudre les problèmes tels qu’ils ont été ainsi formulés. Dans le cas de la rénovation urbaine, le discours relatif à l’action publique peut être décomposé comme suit : il énonce un thème spécifique sous des dénominations telles que « les quartiers », « les cités », « les banlieues » et il développe ce thème en conférant des propriétés à ces lieux par des qualificatifs comme « sensibles », « défavorisé(e)s », « difficiles »… Ces façons plus ou moins dramatisantes d’énoncer des thèmes et de nommer des problèmes sont porteuses en elles-mêmes d’un impératif d’action et, suivant la posture - compassionnelle ou sécuritaire - qu’elles expriment, elles préfigurent le type d’action qui sera mis en œuvre.
Cet article s’organise en deux temps : une analyse de la façon dont le discours institutionnel parle aujourd’hui des problèmes sociaux en les spatialisant, puis une réflexion sur les causes et les effets attendus du récit d’action publique dans lequel s’insère ce discours.