Des fêtes religieuses aux festivals : la mise en résonance de la spécificité culturelle comme facteur de développement dans les territoires enclavés. (Etude comparée de l’Atlas marocain et du Ladakh indien) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2011

Des fêtes religieuses aux festivals : la mise en résonance de la spécificité culturelle comme facteur de développement dans les territoires enclavés. (Etude comparée de l’Atlas marocain et du Ladakh indien)

David Goeury

Résumé

Malgré le déploiement accéléré des réseaux de communications, certaines régions restent enclavées, soit mise à distance vis à vis des centres d’impulsions de l’espace mondial. L’absence de routes, surtout, favorise le maintien de l’autoconsommation créant des territoires du non-développement qui sont aussi des conservatoires de traditions locales. Or, aux échelles internationale et nationale, un changement de regard s’est opéré, ces lieux intègrent ce que nous appelons les « espaces du mérite ». Les particularismes culturels, maintenus par la pauvreté matérielle et la pénibilité du quotidien, sont désormais magnifiés. Ce qui incarnait la marginalité et la misère est de plus en plus associé à l’authentique et à l’exotisme. Et, dans un contexte de mise en tourisme du monde, de nouveaux acteurs y voient la possibilité de suppléer à la faiblesse du développement économique local par le développement culturel associé à des principes de développement durable. Par l’étude comparée du Haut-Atlas marocain et du Ladakh indien, nous voudrions montrer comment, malgré la diversité des contextes, se mettent en place des processus comparables de mise en valeur de la culture locale à l’échelle mondiale, par la promotion d’événements désignés sous le terme générique de « festival », regroupant des manifestations musicales de natures diverses. D’une part, les fêtes traditionnelles perdurent même si elles sont désormais appelées « festivals traditionnels » alors que d’autre part, de nouveaux festivals « modernes » apparaissent. De ce fait, le jeu des acteurs se complexifie, entre l’élite religieuse et les nouvelles élites politiques (administrations), économiques (professionnels du tourisme) ou culturelles (associations) et surtout la relation de la population locale à la culture est redéfinie, tiraillée entre la conservation de la tradition, la transmission de croyances et de pratiques, et l’adaptation au contexte actuel. De ce fait, il faut présenter les fêtes traditionnelles qui sont largement mises en scène comme des incarnations de la culture locale, par des occidentaux qui rêvent d’altérité et d’hétérotopie. Elles deviennent peu à peu des archétypes figés participant de la « disneylandisation » du monde. Parallèlement, avec l’accessibilité et l’ouverture croissante de la vallée, les festivals modernes, organisés par de nouveaux acteurs, permettent des constructions culturelles nouvelles, portées par une revendication politique d’affirmation d’un particularisme. Ils deviennent, ainsi, dans le contexte d’uniformisation de la civilisation matérielle à l’échelle mondiale, les espaces d’une création à même de pérenniser des traditions spécifiques.

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hal-01656665 , version 1 (20-05-2019)

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  • HAL Id : hal-01656665 , version 1

Citer

David Goeury. Des fêtes religieuses aux festivals : la mise en résonance de la spécificité culturelle comme facteur de développement dans les territoires enclavés. (Etude comparée de l’Atlas marocain et du Ladakh indien). Développement culturel et territoires, L'Harmattan, 2011, 978-2-296-13793-6. ⟨hal-01656665⟩
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