Les bordures de parcelle comme moyen pour protéger la biodiversité dans le vignoble ?
Résumé
L’intensification des pratiques agricoles conduit à un appauvrissement de la diversité biologique de la faune et de la flore, et induit la perte de services écosystémiques qui lui sont associés, en agriculture. En viticulture, la flore est particulièrement intéressante car elle permet de compenser les éventuels impacts négatifs de la monoculture pérenne qu’est la vigne. La biodiversité floristique permet aussi de favoriser en viticulture une augmentation de la biodiversité faunistique, en privilégiant la présence d’insectes polinisateurs dans les zones périphériques aux parcelles viticoles. Ces aspects sont très peu étudiés au sein de la diversité des types de systèmes de conduite de la vigne. C’est en partie pour enrichir ce domaine, qu’une expérimentation viticole a été mise en œuvre, à l’INRA de Colmar, depuis 2013. À partir de 2014, des relevés floristiques ont été réalisés sur 4 sites d’expérimentations (projet PEPSVI) en Alsace.
Sur ces sites, trois types de systèmes viticoles sont mis en œuvre : un système en mode de production intégrée, un système basé sur le cahier des charges de l’agriculture biologique, et enfin un système en mode biodynamique. La flore a été caractérisée quantitativement et qualitativement (quantitativement uniquement en termes de richesse spécifique). Les relevés reposant sur la base de la méthode « Présence/Absence » réalisés au sein du cavaillon, de l’interrang enherbé, et de l’interrang travaillé permettent de caractériser la flore présente au sein du vignoble et d’en connaître l’évolution et la dispersion. Les résultats des relevés faits sur ces sites alsaciens entre 2014 et 2016 montrent que les astéracées, les fabacées et les poacées sont les familles de plantes les plus représentées. Les astéracées et les fabacées pourront rendre des services écosystémiques de par leurs qualités pollinisatrices. En outre, les fabacées contribuent à améliorer la qualité du sol et la fourniture en azote. Des facteurs environnementaux (les zones non productives proches des vignes) et anthropiques (notamment les itinéraires techniques) influençant la flore ont également été caractérisés.