Contribution de la production potagère domestique au système alimentaire. Études de cas à Rennes, Caen et Alençon
Résumé
L’objectif de cette intervention est d’interroger la contribution des productions potagères domestiques dans le fonctionnement des systèmes alimentaires locaux. Inscrit dans le cadre du programme PSDR FRUGAL, ce travail s’appuie sur l’étude de trois agglomérations de l’ouest français : Rennes, Caen, et Alençon. La méthodologie mise en place pour cette recherche repose sur un inventaire à échelle fine des espaces de la production potagère (jardins familiaux, jardins partagés et surtout jardins potagers « privés ») et sur une enquête avec les jardiniers.
Les résultats montrent que les surfaces dédiées à la production potagère sont très importantes dans les agglomérations étudiées (près de 45 ha à Rennes, un peu plus de 50 ha à Caen et environ 25 ha à Alençon). Ce travail fait ainsi apparaître la place centrale des potagers cultivés dans les jardins privés des maisons au sein des surfaces potagères totales (dont le poids varie de 45 % à 67 %). Leur inscription spatiale n’est pas homogène et rend compte des effets de la morphologie urbaine et de la composition sociale des quartiers. On constate également que les villes où la composition de la population est la plus marquée par la présence des catégories populaires sont celles où les surfaces de potagers par ménage sont les plus importantes (environ 3 m² par ménage à Rennes contre 13 m² à Alençon).
Enfin, à partir des données fournies par la littérature académique et des premiers résultats d’une enquête en cours auprès des jardiniers à Caen et Alençon, on peut tenter d’estimer la contribution des productions potagères domestiques au système alimentaire local. En se basant sur des données de rendements moyens au m² et en multipliant ces valeurs par les surfaces potagères inventoriées, on obtient des indications sur l’autoproduction de légumes totale par agglomération. Bien qu’imparfaite, cette première étude montre que cette contribution est différenciée suivant les agglomérations (entre 5 % et 25 % des légumes consommés par l’ensemble de la population suivant les villes), et ce, en fonction de plusieurs paramètres : la composition sociale de la population, la part des retraités dans la population, la morphologie urbaine et la structure du parc de logement, l’accès à un espace de culture.