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Article Dans Une Revue La Révolution française - Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française Année : 2013

L’éducation morale dans les projets de loi sur l’instruction publique pendant la Révolution : un miroir des antinomies des Lumières

Résumé

Morality has occupied an important place in law projects on education debated in France at that time as a central theme of revolutionary pedagogy. The analysis of the projects of Talleyrand, Condorcet, Romme, Le Peletier, Bouquier written between 1791 and 1793, can highlight three questions about moral education and its pedagogy in which pedagogues at the revolutionary time had very different opinions. These questions relate to the definition of morality, the position of morality in regard to the intellect, and the method of moral education. The way these issues are approached is inherited from the philosophical debates of Eighteenth Century, and refers to three of the “antinomies” (Roland Desné, 1975) of the Enlightenment: the relationship between absolute and contingent, between reductionism and "anti-reductionism" and the opposition between man’s search for permanent evolution and the belief that the human being always remain the same. French Revolution has inherited from the Eighteenth Century not only values and ideals, but also all the complexity of the philosophical debates, whose contradictions emerge implicitly in the texts on public education we have looked into. These contradictions last through the years and are not solved in the passage from the speculative perspective of philosophical works to the practical terms of law projects.
Thème central de la pédagogie révolutionnaire, la morale a occupé une place importante dans les projets de loi sur l’instruction publique débattus en France à cette époque. L’analyse des projets de Talleyrand, Condorcet, Romme, Le Peletier, Bouquier, rédigés entre 1791 et 1793, permet de mettre en évidence trois questions sur l’enseignement de la morale et sa pédagogie sur lesquels les pédagogues de l’époque révolutionnaire ont eu des opinions très différentes. Ce questionnement porte sur la définition de la morale, la position de la morale par rapport à l’intellect, et enfin la méthode de l’enseignement moral. La façon dont ces questions sont abordées est héritée des grands débats philosophiques du XVIIIe siècle, et renvoie, parmi celles que Roland Desné a appelé les antinomies de la philosophie des Lumières, à trois d’entre elles. La question du rapport entre absolu et contingent ; entre réductionnisme et « anti-réductionnisme » et enfin l’opposition entre la recherche d’une évolution permanente et la conviction que l’homme reste toujours le même. La Révolution a ainsi hérité du XVIIIe siècle non seulement des valeurs et des idéaux, mais aussi toute la complexité de ses débats philosophiques, dont les contradictions ressortent en filigrane dans les textes sur l’instruction publique que nous avons examinés. Ces antinomies traversent les années et ne sont pas résolues dans ce qui constitue le passage du plan spéculatif des œuvres philosophiques au plan pratique des projets de lois.

Dates et versions

hal-01625550 , version 1 (27-10-2017)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

Citer

Corinne Doria. L’éducation morale dans les projets de loi sur l’instruction publique pendant la Révolution : un miroir des antinomies des Lumières. La Révolution française - Cahiers de l’Institut d’histoire de la Révolution française, 2013, Pédagogies, utopies et révolutions (1789-1848), 4, ⟨10.4000/lrf.852⟩. ⟨hal-01625550⟩
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