Travailler pour son "temps de repos" ? Sens et usages du temps hors travail des soignantes en 12 heures à l’hôpital public - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Temporalités : revue de sciences sociales et humaines Année : 2014

Working for one’s “time off”? Care workers doing 12 hour shifts in public hospitals and the meanings and uses of their time-off

Trabajar para su "tiempo de descanso"? Sentido y usos del tiempo fuera del trabajo : el caso del personal sanitario en el hospital público

Travailler pour son "temps de repos" ? Sens et usages du temps hors travail des soignantes en 12 heures à l’hôpital public

Résumé

Originally programmed as an exception in the law, working 12 hour shifts has been expanding in the public hospital sector for several years now, often at the behest of care workers themselves, and more and more services and professions are concerned by the phenomenon. Far from being marginal, the 12 hour shift seems today to represent a way for stressed care workers to claim the right to rest and take control of their own time.Taking off from an ethnographic survey carried out for an ongoing thesis in the services of several hospitals, and about forty interviews, this article analyses how care workers use and take advantage of the 12-hour system in terms of what they feel it offers with respect to their social time. It thus suggests interpreting care workers’ investment in the 12-hour system as a means toward social emancipation, in that it appears to them – compared to the other sorts of systems such as the 8-hour shift – as a chance to find a balance between their time at work and time off-work, and to regulate the place that work occupies in their existence. In that sense, and given the mainly female composition of the paramedical population, the article studies in particular the significance of the time liberated by the 12-hour system in the light of motherhood.
El trabajo "en 12 horas" fue previsto inicialmente en la ley laboral francesa de 35 horas semanales como una derogación. Desde hace varios años se desarrolla más y más en el hospital público, a menudo a pedido del mismo personal sanitario (camilleros, enfermeras, auxiliares de enfermería, mucamas, etc.) y concierne actualmente cada vez más servicios y profesiones. Hoy, para el personal sanitario bajo presión, lejos de ser un fenómeno marginal, las 12 horas son un modo de reivindicar un derecho al descanso y al control de su tiempo. Este artículo, basado en una investigación etnográfica realizada en servicios de varios hospitales en el marco de una tesis en curso, analiza los usos y las apropiaciones que los personales sanitarios hacen del dispositivo de 12 horas, a partir de unas cuarenta entrevistas. Los análisis abordan en particular el sentimiento de mejoras y ventajas relativas a los tiempos sociales. El texto propone leer el compromiso de los sanitarios con el dispositivo de 12 horas como un medio de emancipación social, en la medida en que les resulta – respecto de otras formas de organización horaria, tales como el trabajo en 8 horas – una oportunidad de equilibrar tiempo de trabajo y no-trabajo y de regular el lugar que ocupa el trabajo en sus vidas. Teniendo en cuenta la composición mayoritariamente femenina de la población paramédica, el artículo estudia el sentido del tiempo que las 12 horas permiten liberar, bajo el ángulo específico de la maternidad.
Initialement prévu dans la loi comme une dérogation, le travail en 12 heures se développe depuis plusieurs années à l’hôpital public, souvent à la demande des soignantes elles-mêmes, touchant de plus en plus de services et de professions. Loin d’être marginal, le 12 heures semble aujourd’hui être un moyen pour des soignantes sous pression de revendiquer un droit au repos et à la maîtrise de leur temps.Mobilisant une enquête ethnographique dans les services de plusieurs hôpitaux engagée dans le cadre d’une thèse en cours, s’appuyant sur une quarantaine d’entretiens, cet article analyse les usages et les appropriations que les soignantes font du dispositif des 12 heures en termes de gains ressentis en matière de temps sociaux. Il propose ainsi de lire l’engagement des soignantes dans le dispositif du 12 heures comme un moyen d’émancipation sociale, en cela qu’il leur apparaît – au regard d’autres formes d’horaires telles que le travail en 8 heures – une opportunité pour équilibrer leur temps de travail et de hors travail, et réguler la place qu’occupe le travail dans leur vie. En ce sens l’article étudie notamment le sens du temps dégagé par le 12 heures au prisme de la maternité, compte tenu de la composition majoritairement féminine de la population paramédicale.

Dates et versions

hal-01620464 , version 1 (20-10-2017)

Identifiants

Citer

Fanny Vincent. Travailler pour son "temps de repos" ? Sens et usages du temps hors travail des soignantes en 12 heures à l’hôpital public. Temporalités : revue de sciences sociales et humaines, 2014, 20, ⟨10.4000/temporalites.2896⟩. ⟨hal-01620464⟩
162 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More