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Chapitre D'ouvrage Année : 2010

Y a-t-il du nouveau ?

Résumé

El presente trabajo sobre la partícula medieval y pretende completar nuestro planteamiento sobre « Syntaxe et deixis en espagnol ancien » expuesto en el último Congreso internacional de la SILF (Société internationale de Linguistique fonctionnelle) en Lugo (España), 11-15 sept. 2007. El objetivo es primero revisar la plasmación de Maurice Molho de la noción de subduction interne, en su famoso artículo « Essai sur la sémiologie des verbes d’existence en espagnol  hay, soy, estoy, doy, voy » (1969). Nos abocaremos, en segunda instancia, a los estudios españoles que toman como marco teórico la idea de un canal de gramaticalización, trazando así la evolución semántica de y desde su valor de « deíctico adverbial » hasta su debilitamiento como « refuerzo impersonal ». En total desacuerdo con tal postura, apoyándonos en el principio de la unicidad del signo lingüístico y en la convicción de que la tarea del lingüísta consiste en atender a significados y no a capacidades referenciales, postularemos que y no se renueva. Más simplificadora y más económica resultará la hipótesis de que ya desde los principios de la lengua y hasta la actualidad, y expresa una idea sumamente abstracta, el concepto de espacio.
Ce travail prend comme point de départ une relecture critique de l’article bien connu de Maurice Molho, « Sur la sémiologie des verbes d’existence en espagnol » (1969), qui vise à expliquer la « sémiologie apparemment irrégulière et aberrante des formes d’indicatif présent »  hay, soy, estoy, doy, voy  par la « transmutation », la « réinterprétation » de y. Dans un premier temps, je réfute donc cette explication de l’évolution de y par le mécanisme de la subduction interne. Chez Molho, ce mécanisme s’applique au vocable en synchronie et non, contrairement aux apparences, en diachronie, ce qui revient à poser qu’il y a deux y, postulat incompatible avec l’unicité du signe linguistique, principe auquel je crois. Comme je l’ai montré à Lugo dans l’article sur « Syntaxe et deixis en espagnol médiéval », le défaut majeur dans l’approche de y tient, dans les études espagnoles, à la confusion entre signifié et référence. N’ayant d’yeux que pour ce à quoi réfère le mot dans le monde expérientiel, les linguistes espagnols proposent un classement des emplois de y et inscrivent dans son signifié des valeurs qui ne sont que contextuelles, qui sont le produit d’une combinatoire. Le télescopage devient alors inévitable entre la capacité référentielle des déictiques et celle de y. Les emplois de y couvrant tout le Moyen-Âge montrent assez sa capacité, d’un bout à l’autre, à renvoyer à un lieu précis mais aussi à l’espace général contenant de tous les lieux particuliers. La méthode la plus économique qui soit est sans conteste celle qui en vient à postuler que le signifié de y, très abstrait, est de déclarer simplement le concept d’espace. Le mécanisme qui découle de cette abstraction permet d’opérer un lien dans le discours entre ce concept et le lieu particulier attaché au contexte ou au co-texte particulier de la situation d’énonciation. On évite ainsi le « grand écart », la recherche désespérée de conciliation entre un y concret et un y abstrait. Il arrive tout simplement que parfois, il n’y a pas de « lieu » concret à rattacher à y dans le discours ; y ne déclare alors que le concept d’espace. Le récepteur ne trouve aucun lieu particulier à lui rattacher. Contrairement à ce que postulait M. Molho, y ne déclare pas l’espace général à partir du milieu du XIIIe siècle. Y dit de bout en bout une idée très générale, l’idée d’espace. On peut donc faire l’économie du renvoi au lieu singulier, de la subduction interne en synchronie, et celle de la subduction interne en diachronie. L’attrait pour la « nouveauté » en linguistique diachronique n’a d’égal que l’attrait pour la multiplicité des emplois en linguistique synchronique. Ce ne sont là que les deux versants d’une même tendance : lester le mot indûment en inscrivant dans sa signification profonde les changements perceptibles dans ce qui relève de la compétence du sujet parlant. Le mode de repérage qui prévaut à la fin du Moyen-Âge est celui qui place en son centre le locuteur : le sous-système des déictiques. C’est une certaine façon de repérer un lieu singulier qui prévaut sur une autre. Le mode d’emploi de y évolue, c’est indéniable  il est de moins en moins associé à un lieu singulier dans le discours , mais cette nouveauté-là n’autorise pas à penser que y est un autre.
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hal-01618353 , version 1 (17-10-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01618353 , version 1

Citer

Gabrielle Le Tallec Lloret. Y a-t-il du nouveau ?. Gilles Luquet. Morphologie et syntaxe de l'espagnol, Presses Sorbonne Nouvelle, 2010, 978-2-87854-469-5. ⟨hal-01618353⟩
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