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Communication Dans Un Congrès Année : 2017

Analyse perceptive des voix dysphoniques. Influences et corrélations entre les dimensions G, R et B de l'échelle d'Hirano

Sylvie Jarzé
  • Fonction : Auteur
Delphine Smithson Barrière
  • Fonction : Auteur
Alain Ghio

Résumé

L'évaluation perceptive est la méthode naturelle d'évaluation vocale la plus couramment employée en clinique. Pour les professionnels des pathologies et rééducations de la voix, l'échelle la plus fréquente est celle d'Hirano (1981). Son principe est d'apprécier la dysphonie en lui attribuant un Grade global de sévérité (G) et d'évaluer des traits caractérisant la voix : Rough (raucité R), Breathy (caractère soufflé B), Asthenic (asthénie A), Strained (forçage S) en les notant de 0 (voix normale) à 3 (voix très altérée). Nous avons émis l'hypothèse que la dimension G n'est pas indépendante des autres, notamment R et/ou B. Notre objectif est de mesurer les éventuelles corrélations entre ces 3 critères. Les enregistrements de 50 voix de femmes dysphoniques âgées de 19 à 83 ans ont été soumis à un jury homogène de 5 experts (2 médecins phoniatres et 3 orthophonistes confirmées) du service ORL de l'hôpital de la Conception à Marseille afin qu'ils gradent en aveugle, et en modalité test/retest, G seul, R et B seuls, et G, R et B simultanément. Le matériau choisi était un texte lu et les pathologies de types neurologique ou cancéreux ont été exclues. L'évaluation perceptive a été informatisée par le biais du dispositif Perceval-Lancelot. L'ordre d'écoute était aléatoire d'une session et d'un auditeur à l'autre. Ce sont au total 2995 cotations qui ont été recueillies et exploitées. Après vérification des variabilités inter et intra-auditeurs nos résultats montrent que : 1/ En modalité « écoute groupée de G, R, et B »-Les valeurs obtenues sur l'ensemble des notes présentent une corrélation très élevée entre G et R (0.78), comme entre G et B (0.80) mais moyenne entre R et B (0.49)-G n'est pas plus prédictible par R (0.50) que par B (0.52)-Pour étayer ces résultats, nous avons comparé la note de G avec la note maximale de R ou B. La corrélation est quasi parfaite : G = max (R,B) avec une corrélation à 0.97 2/ En modalité écoute séparée (G versus R et B)-La corrélation entre G et R (0.68) et G et B (0.72) restent significatives et R et B sont toujours peu liés (0.39)-G n'est toujours pas plus prédictible par R (0.48) que par B (0.51)-La corrélation de G avec la note maximale R ou B reste très importante (0,85). Au regard de nos différents résultats, il apparaît clairement que G n'est pas un critère spécifique et indépendant de la dysphonie mais bien une représentation des autres critères. Il est possible de connaître sa valeur en prenant la valeur maximum de R ou de B alors que R et B semblent évoluer de façon plus indépendante. Ainsi, résumer une dysphonie à son grade global de sévérité seul ne suffit pas. Cette option offre l'avantage de classer aisément les dysphonies mais ne permet ni de les comparer réellement entre elles, ni en clinique, de choisir un axe thérapeutique. Ce travail montre aussi que l'évaluation perceptive est le résultat d'une construction mentale plus qu'une mesure évaluative. 101 Posters-Session 02 | Vendredi 30 juin | JPC Paris 2017
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01615030 , version 1 (11-10-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01615030 , version 1

Citer

Sylvie Jarzé, Delphine Smithson Barrière, Joana Révis, Alain Ghio. Analyse perceptive des voix dysphoniques. Influences et corrélations entre les dimensions G, R et B de l'échelle d'Hirano. Journées de Phonétique Clinique, 2017, Paris, France. ⟨hal-01615030⟩
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