L’agroécologie, un nouveau cadre pour revisiter les concepts de l’écotoxicologie ?
Résumé
L’écotoxicologie est un champ interdisciplinaire, à l'interface de l'écologie et de la toxicologie, qui étudie le comportement et les effets de composés chimiques « polluants » sur le vivant, des cellules aux écosystèmes. Ces polluants sont d’origine artificielle (pesticides, médicaments, perturbateurs endocriniens…) ou naturelle (métaux lourds, toxines…) dont l’homme modifie la répartition et/ou les cycles dans les différents compartiments de la biosphère. Les objectifs de l’écotoxicologie sont la connaissance et la prévention, mais également la prévision des effets des composés toxiques et des risques associés.
Le développement industriel d’une économie mondialisée a accru le besoin de règlementer la pollution. Dans ce but, de nombreuses lignes directrices ont été normalisées pour des essais de toxicité de nombreux produits chimiques, préalablement à leur mise sur le marché ou à leur utilisation (règlement Reach…). Celles-ci définissent la plupart des méthodologies à mettre en œuvre pour l’évaluation du risque des substances chimiques. L’idée de base était alors que l’effet biologique d’un polluant était universel et extrapolable.
Récemment, l’agroécologie a révélé de nouveaux enjeux pour les recherches en écotoxicologie. Ils concernent une évaluation écologiquement pertinente des risques, intégrant les conséquences des pratiques culturales qui vont moduler l’exposition des organismes aux composés toxiques dans les sols. La mesure des effets considère la structure et le fonctionnement des écosystèmes dans un contexte multi-stress qui permet une évaluation in situ de la santé des agro-écosystèmes. L’évaluation des risques repose également sur de nouvelles bases qui estiment les impacts des composés toxiques sur le lien structure/fonctionnement des agro-écosystèmes et in fine sur les services écosystémiques.
Considérer la modification des services écosystémiques comme indicateurs intégratifs d’écotoxicité implique de développer de nouveaux outils :
•le labex BASC offre un cadre scientifique alliant sciences agro-environnementales et sciences humaines et sociales. Il inclue la future unité « Ecosys », issue du regroupement des équipes des unités Pessac, EGC et Bioemco-MOS ;
•des infrastructures de recherche, comme ANAEE-Services (Analyse et éxpérimentation sur les écosystèmes) ont également été mis en place. ANAEE-S regroupe un ensemble coordonné d’outils pour comprendre la dynamique des écosystèmes continentaux, prévoir leur réponse aux changements globaux et développer une ingénierie pour leur gestion raisonnée. Elle consiste en l’association de plateformes expérimentales, de moyens d’analyse et de modélisation.
Domaines
Sciences du Vivant [q-bio]
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
