La restitution des machines vitruviennes - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers des Études Anciennes Année : 2011

La restitution des machines vitruviennes

Résumé

Le sens propre de « restituer » est « remettre en son premier état ». Dans le domaine scientifique, la restitution concerne aussi bien la philologie que l’archéologie : éditer un texte ancien, c’est le restituer en tentant de s’approcher du texte originel écrit par l’auteur, notamment en construisant le stemma des manuscrits. Restituer les machines vitruviennes, c’est tenter de visualiser les machines décrites par Vitruve au Ier siècle a.C., qui correspondent parfois à un état antérieur des connaissances techniques et des pratiques. Mais quelles sont les sources à notre disposition pour mener à bien ce travail ? Le texte en lui-même, dont nous rappellerons la nature et la destination, apporte la majorité des solutions tout en soulevant un certain nombre de difficultés propres aux écrits techniques anciens : disparition des objets décrits, perte du fonds culturel des lecteurs contemporains de Vitruve, style d’écriture particulier etc.
Pour compléter les passages obscurs, d’autres textes latins et grecs peuvent être utilisés : des traités techniques mais aussi des passages plus généraux dans lesquels il est possible de glaner des indices sur certaines machines. Les sources textuelles peuvent ensuite être complétées par des éléments iconographiques et archéologiques qui, malgré leur faible nombre dans le domaine de la mécanique, permettent parfois d’éclairer la concision de l’écriture ou de confirmér l’usage de ce qui est préconisé par Vitruve. Nous dresserons un état de l’art pour voir ce que ces sources ont concrètement apporté. Une fois les sources anciennes synthétisées, quel est l’intérêt de proposer une restitution des machines ? Est-il nécessaire de passer par cette étape pour comprendre le texte ? La tradition des éditions illustrées de Vitruve lancée par Fra Giocondo en 1511, suivi notamment par Cesariano en 1521, Martin en 1547, Perrault en 1673 et Choisy en 1909 montre que le besoin de restituer s’est fait ressentir assez tôt, finalement dès que les hommes de la Renaissance ont perçu la richesse du De architectura, une œuvre latine unique en son genre. La restitution, qu’elle prenne la forme de dessins, de maquettes physiques ou autres, permet de se représenter, de comprendre le texte, souvent de le compléter et parfois de corriger des leçons fautives transmises par la tradition manuscrite. Au-delà de l’intérêt de la restitution des machines de Vitruve pour l’avancée de la recherche, nous voudrions terminer en montrant que la restitution peut être un média adapté pour sensibiliser le grand public à un pan de la littérature latine trop souvent réservé à des champs d’études spécialisés.
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Origine : Accord explicite pour ce dépôt

Dates et versions

hal-01596458 , version 1 (02-10-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01596458 , version 1

Citer

Sophie Madeleine. La restitution des machines vitruviennes . Cahiers des Études Anciennes, 2011, Vitruve, XLVIII, pp.35-59. ⟨hal-01596458⟩
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