L’autonomie, entre symptôme et langage
Résumé
La question de l’autonomie recèle le paradoxe du lien social, manifeste dans l’inscription du sujet au sein d’un collectif, et plus fondamentalement encore, dans le rapport qu’il entretient à la culture et au langage.
La pédagogie clinique et le prisme analytique portent contribution au débat puisque le lien social y est considéré comme fait de langage. Parler suppose l’antériorité du langage sur le sujet. Pas de sujet sans langage, mais pas d’Autre du langage sans parlant qui l’incarne.
Le sujet est dans l’Autre comme un trou. Il pense à l’appui du signifiant, contre le signifiant, confronté à l’énigme du désir de l’Autre, puis à l’énigme de son être s’il n’est que représenté dans les mots qu’il emprunte à l’Autre pour parler, à cette place que le discours parental a dessiné à son intention, au lieu de l’idéal du moi, sous les auspices duquel il fait l’épreuve de son manque à être, autrement dit de sa nature désirante… L’aliénation symbolique à l’égard de l’Autre implique ainsi l’autonomie du sujet du point de vue du lien social.
Le paradoxe s’y décline dans sa version logique, impactant directement les enjeux pratiques et éthiques du travail social : dynamique clinique, prise en compte du symptôme, maniement du transfert… Coordonnées dont nous déploierons l’efficace pour interroger le législateur sur la nécessité de redoubler, dans les textes et pour une frange particulière de la population, qu’il a nommée les usagers du travail social, un point de droit commun inaliénable. Notre hypothèse tend à considérer cette nécessité soudaine comme effet des remaniements symboliques à l’œuvre dans la société contemporaine