La métaphore de la "beste" : une figure argumentative des traités de peste de la Renaissance
Résumé
Les figures de l’elocutio sont en nombre significatif dans les traités de peste en langue vernaculaire parus pendant la Renaissance, plus précisément durant la période comprise entre 1540 et 1630, laquelle est caractérisée par l’essor des vernaculaires. Dans ces
textes à vocation «scientifique» (ou «pré-scientifique») – qui ne sont donc pas des régimes de santé, mais des ouvrages qui
tentent de décrire la peste et d’en expliquer le mode de propagation, avant d’en venir aux parties prophylactique et thérapeutique –,
foisonnent ainsi (notamment) l’hypallage, l’énallage, la métonymie, l’hypotypose, la métalepse, la comparaison, l’analogie et surtout la
métaphore : «surtout», parce que les métaphores y sont relativement nombreuses et parce qu’elles apparaissent souvent à un endroit-clef
du discours scientifique, en l’occurrence au moment de la définition de l’objet traité. Ceci témoigne de leur importance dans le développement,
cette étape initiale, fondatrice, étant traditionnellement (c’est-à-dire depuis Galien) considérée comme essentielle dans un développement
organisé et rationnel.