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Communication Dans Un Congrès Année : 2017

Ville multiconfessionnelle, ville durable interculturelle ? Enjeux et défis à la lumière de l'expérience camerounaise contemporaine des villes de Yaoundé et Douala

Résumé

Les « politiques urbaines nationales » sont interpellées par l’effervescence religieuse dans les villes. Car la planification de la ville durable devrait activement intégrer une vision globale ou multidimensionnelle de la « soutenabilité » (Narayanan, 2016 :6). C’est pourquoi l’insuffisante prise en compte de la religion, de la spiritualité et des formes du « non-rationnel » entraine une planification urbaine imparfaite (Narayanan, 2016 :1). En Afrique subsaharienne, l'accroissement spectaculaire des villes depuis un demi-siècle a généré une cartographie de la co-présence des groupes religieux dans les milieux urbains (Lasseur, 2016). Ce qui en fait des villes confessionnelles caractérisées par la montée en visibilité et la profusion des acteurs religieux et leurs lieux cultuels de toutes tailles (megachurches et homechurches) et de toutes obédiences (islam, christianisme, religions traditionnelles et sectes). La religion influence l’urbanisation et le développement urbain. Au Cameroun, la diversification religieuse a participé à la transformation de l’espace urbain camerounais. On note la présence de près d’un millier de lieux de culte chrétiens relevant d’une centaine de dénominations distinctes (De Rosny, 2004 ; Lasseur 2008). Un tel foisonnement de lieux de la religion symboliquement différents (églises, mosquées, écoles confessionnelles...) dans l’espace urbain est susceptible de générer des rapports de discrimination et/ou de tolérance. De même, la nature de ces rapports sera tributaire de l’héritage historique et des usages culturels dominants sur un territoire donné. Au regard de ce constat, nous postulons que dans des villes cosmopolites, à l’instar de Yaoundé et Douala (champ de notre étude), la tendance est celle de « l’imbrication des lieux de religion ». Toutefois, cette tolérance/imbrication semble déboucher sur une apparente desécularization de l’espace public et sur une privatization de l’espace privé. C’est tout l’intérêt ce notre questionnement. De quelle manière le pluralisme des acteurs et groupes religieux est-il soluble dans la perspective multidimensionnelle de diagnostic, de construction et de rénovation de la ville durable ? Cette recherche s’articule autour de deux principales idées. Dans une première partie, il s’agit de mettre en exergue le caractère conciliatoire et avant-gardiste de la ville multiconfessionnelle avec l’agenda de la ville durable dans un contexte d’urbanisation pourtant réputée anarchique. Le second axe relèvera les risques de désagrégation et de temporalisation d’une ville multiconfessionnelle peu régulée. En effet, la réalisation « par le bas » de la ville durable inhérente à la gouvernance invisible des religions en limite l’institutionnalisation, la reproductibilité et la durabilité.
Ville multiconfessionnelle_obame_univ panaf pluies 2017.pdf (1.85 Mo) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01567615 , version 1 (28-07-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01567615 , version 1

Citer

Alain Hugues Obame. Ville multiconfessionnelle, ville durable interculturelle ? Enjeux et défis à la lumière de l'expérience camerounaise contemporaine des villes de Yaoundé et Douala. Villes durables interculturelles, Assainissement des villes africaines, et Education au développement durable interculturel , Universita Degli Studi Di Padova (Italie); Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics (Cameroun), Jul 2017, Yaoundé, Cameroun. ⟨hal-01567615⟩
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