Manuels scolaires et transmission des savoirs : choix de concepteurs, en mathématiques
Résumé
Le manuel scolaire est une ressource centrale pour les enseignants (Gueudet & Trouche 2012), à tous les niveaux scolaires et dans de nombreux pays (Pepin & Haggerty 2001). Il peut ainsi être considéré comme un vecteur de transmission des savoirs, à destination des élèves, mais avant tout à destination des professeurs. La recherche en didactique a analysé les écarts entre le savoir «savant » (celui des spécialistes d'un domaine), le savoir « à enseigner », tel qu'il figure dans les programmes et les manuels, et le savoir « enseigné », en classe ; elle a fourni ainsi, avec la notion de transposition didactique (Chevallard & Johsua 1982), une modélisation théorique de ces écarts et de leurs conséquences. Notre travail concerne donc la transposition didactique ; il va toutefois au-delà, en interrogeant les intentions des auteurs de manuels scolaires. Nous considérons ces intentions comme des intentions de transmission ; elles peuvent concerner les savoirs en jeu, mais également les modes d'utilisation des manuels par les professeurs (Remillard 2012).
Notre étude concerne plus particulièrement le cas des mathématiques au collège. Nos questions portent sur les choix possibles des auteurs, à l'intérieur des contraintes du programme, dans le contexte français où la production de manuels ne fait pas l'objet de contrôles institutionnels,. Quels choix de transposition didactique sont possibles ? Quelles attentes des auteurs, quant aux usages du manuel par les professeurs, et quelle prise en compte de ces attentes dans la conception du manuel ?