Pouvoir choisir son aliment : quel impact sur le plaisir de manger et sa consommation ?
Résumé
Introduction et but de l’étude
Chaque jour, tout individu est confronté à de nombreux choix alimentaires, de l’acte d’achat jusqu’à la situation de consommation. Il a déjà été démontré qu’un aliment était davantage apprécié quand l’individu pouvait le choisir et que le niveau d’appréciation d’un aliment influençait la quantité consommée. Les objectifs de cette étude ont été de tester : 1. l’influence du choix d’un aliment sur le plaisir de le manger et la quantité consommée, 2. l’influence de la diversité sensorielle entre des produits proposés sur la prise alimentaire.
Matériel et méthodes
Deux études de protocole identique différant selon les espace-produits ont été réalisées : la première a porté sur 12 purées de pommes variant uniquement selon la texture ; la seconde sur un univers de 12 desserts variant selon plusieurs dimensions sensorielles (texture, couleur, saveur…). Pour chaque étude, 80 volontaires ont été recrutés. Ils ont participé à 3 séances hebdomadaires à l’heure du déjeuner aux cours desquelles un même plat a été servi en amont de la consommation du dessert. Lors de la première séance, les sujets ont attribué une note d’appréciation à chacun des 12 produits. Trois produits d’appréciation similaire ont alors été sélectionnés pour chaque individu. Lors des 2 séances suivantes, chaque sujet a dû choisir un dessert à consommer ad libitum parmi les 3 produits proposés (séance Choix) ou a dû consommer ad libitum un produit imposé parmi les 3 sélectionnés (séance Non-Choix). À chaque séance, les sujets ont attribué une note d’appréciation du dessert consommé et ont évalué leur satisfaction pour le déroulement de la séance ; les quantités consommées ont été également mesurées.
Résultats et Analyse statistique
Dans les deux études, les notes hédoniques des desserts choisis étaient significativement supérieures en situation de choix qu’en situation de non-choix (étude 1 :p<0,001; étude 2: p = 0,02). Les volontaires étaient significativement plus satisfaits des séances de choix (étude 1 : p = 0,03 ; étude 2 : p = 0,01). Dans l’étude 1, la prise alimentaire n’était pas significativement différente entre les deux situations alors qu’elle était significativement supérieure en situation de choix dans l’étude 2 (p = 0,003).
Conclusion
Lorsque les individus peuvent choisir un aliment pendant leur repas, leur plaisir de manger est augmenté, que ce soit sur l’appréciation du produit choisi ou la satisfaction de l’ensemble du repas. Ce résultat serait associé à une augmentation de la quantité consommée si le choix porte entre des produits dont les différences oro-sensorielles sont importantes. Donner la possibilité de choisir son aliment parmi d’autres pourrait donc être un levier efficace pour inciter les individus à manger des aliments sous-consommés.