O. Mazarin, . Fait-bocace, . Dante, . Petrarque, and . .. En-italien, L'ensemble de ces sources ne permet pas de prendre toute la mesure du fonds hébraïque de la première bibliothèque parisienne de Mazarin De toute évidence, à partir de 1654, François de La Poterie n'a pas formellement accusé réception de la totalité des livres récupérés après la Fronde Aussi la part de la première bibliothèque parisienne réintégrée dans la seconde reste-t-elle difficile à mesurer Mais plusieurs éléments nous invitent à conjecturer qu'une part importante des hebraica de Mazarin est à mettre au crédit de l'activité de son premier bibliothécaire, Gabriel Naudé, de 1643 jusqu'à la veille de la Fronde En théoricien pionnier de la bibliothéconomie et de ce que l'on appellerait aujourd'hui la « politique documentaire », il avait, en plusieurs passages de son Advis pour dresser une bibliothèque (1627, réédité en 1644), fait figurer les livres hébreux au premier rang des secteurs d'acquisition à privilégier. D'abord en insistant sur la nécessité de développer des corpus textuels en langue originale : « Y mettre tous les vieux & nouveaux autheurs dignes de consideration, en leur propre langue & en l'idiome duquel ils se sont servis Ensuite en accordant une place privilégiée aux premiers auteurs de chaque faculté ou discipline, « parce qu'il est de la doctrine des hommes comme de l'eau, qui n'est jamais plus belle, plus claire & plus nette qu'à sa source de la Theologie Scholastique, ont mieux rencontré que beaucoup d'autres qui se sont meslez d'en escrire depuis eux... » 12 . Par ailleurs, d'après ce que l'on sait de la topographie éditoriale du livre hébreu depuis le XV e siècle, et de la géographie de sa diffusion dans les communautés ashkénazes ou séfarades après l'expulsion des Juifs d'Espagne (1492) et du Portugal (1496), on peut conjecturer que l'Italie d'une part, et le monde germanique d'autre part, furent les principaux marchés d'approvisionnement de Mazarin. Et l'ampleur des acquisitions effectuées par Gabriel Naudé dans l'un et l'autre espace (il rapporte 16 000 volumes d'Italie en avril 1646 ; et le voyage d'Allemagne a produit « trente balles » de livres) 13 , nous incite à penser que la collection d, qui occupe 96 feuillets. Ce dernier a rejoint la bibliothèque royale en 1668, à la faveur de l'échange forcé qui déposséda la Mazarine de la quasi intégralité des manuscrits laissés par Mazarin (soit 2 400 unités), et de plusieurs séries de livres imprimés 11 Et là encore les études hébraïques sont convoquées en tête des exemples cités : « Reuchlin qui a le premier escrit de la langue Hebraïque & de la Cabale Cet indice n'est certes pas décisif, car une part importante des notices d'hebraica ne comporte pas de date dans l'inventaire

. Genève, septembre-novembre 2015], dir. Frédéric Barbier, Éditions des Cendres, pp.263-271, 2015.

G. Naudé, Advis pour dresser une bibliothèque IV : De quelle qualité & condition ils doivent estre) Nous soulignons

G. Lettre-de, . Naudé-À-grémonville, P. J. Par-kathryn-willis-wolfe, and . Wolfe, 2) l'implication des savants hébraïsants dans la circulation des textes, et dans la prospection active de livres et manuscrits hébreux, rassemblés à la fois pour l'étude et pour l'enrichissement de quelques grandes collections personnelles à vocation « publique » ; 3) l'importance de la dimension sacrée de la langue et des textes concernés, et la prise en compte par le collectionneur de hiérarchies d'ordre théologique ou philologique ; si l'on s'intéresse à la médecine (par exemple aux traductions en hébreu du canon d'Avicenne), on recherche surtout les manuscrits et éditions bibliques, talmudiques et rabbiniques, ainsi que la grammaire comme propédeutique à l'appréhension de ces corpus, pp.45-46, 1986.

. Avec-la-bibliothèque-du-roi-retira-À-la-mazarine, Mais l'apport considérable des confiscations révolutionnaires a permis en quelque sorte la reconstitution d'une collection de livres hébreux aujourd'hui estimée à 1200 titres antérieurs au XIX e siècle Elle se caractérise par une grande diversité de provenances, et renseigne sur la place des hebraica en France dans les bibliothèques personnelles ou conventuelles, avant comme après Mazarin : bibliothèque de la Sorbonne et à travers elle de Richelieu ; bibliothèque de l'Oratoire et à travers elle de Achille de Harlay comprenant notamment une importante collection de manuscrits orientaux réunis lors de son ambassade à Constantinople, pp.1581-1646, 1611.

. Sur-le-sujet and . Voir-le-livre-arménien-de-la-renaissance-aux-lumières, une culture en diaspora, dir. Mikaël Nichanian et Yann Sordet, pp.11-45