Mots de gorge. Voir (et savoir) dedans la bouche de Pantagruel
Résumé
This paper offers a new reading of the thirty-second chapter of Rabelais’ Pantagruel, entitled: “How Pantagruel covered a whole army with his tongue, and what the author saw in his mouth”. New ways of understanding the episode are provided by neo-Latin and vernacular intertextuality, which the reader is only allowed to cast side-glances at. “Laryngues et Pharingues” cities, for example, require a technical commentary, in connection to Rabelais’ practice of medical philology and contemporary debates about the anatomy of the throat. The Rabelaisian text has been written for a “diligent reader”, able to perceive what is only suggested in the episode.
L’article propose une relecture du fameux chapitre xxxii du Pantagruel de Rabelais, intitulé « Comment Pantagruel de sa langue couvrit toute une armée, et de ce que l’auteur veit dedans sa bouche ». L’intertextualité néo-latine ou vernaculaire fournit de nouvelles pistes herméneutiques, qui sont autant de regards portés comme à la dérobée. À la lumière de l’expérience rabelaisienne de la philologie médicale, ainsi que des débats spécialisés de son temps, le détour par les villes de « Laryngues et Pharingues » fait notamment l’objet d’un commentaire anatomique. Le texte de Rabelais s’adresse à un « diligent lecteur », capable de savoir voir ce que l’épisode ne révèle qu’à mots couverts.