Cadavres électrisés. Le galvanisme dans le romantisme frénétique des années 1830
Résumé
Au début des années 1830, l’appellation « littérature galvanique » apparaît dans de nombreux discours critiques. La vogue de cette formule provient de sa capacité à condenser les traits définitoires du romantisme qu’on cherche ainsi à désigner. La formule exprime une caractéristique esthétique, la recherche du choc horrifiant liée à ces états frontières entre la vie et la mort qui inquiètent alors aussi bien les scientifiques que les écrivains. Jules Janin (L’Âne mort et la femme guillotinée) et Amédée Pommier (La Pile de Volta) attachent à la notion le nouveau sens figuré de « vie factice », promis à un vif succès qui perdure tout au long du XIXe siècle : le galvanisme permet dès lors également d’évoquer la dimension morale du romantisme, conçu comme une réponse à l’apathie morbide d’une société blasée.