Repenser le lien entre violences et États au Caucase
Résumé
L'effondrement de la seconde puissance mondiale et la fin de la guerre froide ont
généralement été décrits comme des processus pacifiques car ils n’ont donné lieu à aucune
révolution violente, coup d’état militaire ou répression sanglante. Pourtant, des conflits d'intensité
et de durée variables ont éclaté dans les périphéries de l'ancien Empire, en particulier au Caucase :
Prigorodny, Tchétchénie au Nord ; Abkhazie, Ossétie du Sud, Haut-Karabagh, au Sud1.
Les violences au Caucase, après avoir été un temps vues comme un avatar de la « transition
post soviétique », phénomène éphémère lié à une période de grande instabilité, ont été expliquées
selon deux grilles opposées (Urjewicz, 1993, Cheterian, 2008). L’une mettait l’accent sur les
spécificités historiques et culturelles de la région, sur les antagonismes séculaires, ou le
nationalisme ethnique. Pour l’autre, les facteurs exogènes apparaissent déterminants : les conflits
locaux étaient les effets d’une confrontation globale, d’un dernier front de la guerre froide, dont
était rendus responsables l’atavisme d’une Russie héritière de l’URSS ou les velléités d’expansion
du néo-impérialisme américain (Asmus, 2010, Cornell, Starr, 2009, Minassian, 2006, 2011).
Domaines
Science politique
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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