L’Empire et la technique : le discours scientifique et place des expositions universelles dans l’action culturelle du second Empire - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2010

L’Empire et la technique : le discours scientifique et place des expositions universelles dans l’action culturelle du second Empire

Résumé

Lors des Expositions universelles de 1855 et 1867, la question de la technique occupe une place particulière dans le discours officiel du second Empire. L’étude des actes réglementaires, des articles de la presse gouvernementale, et de l’ensemble des textes produits par les représentants directs et indirects des autorités, révèle l’importance de cette question dans la justification de l’événement, même si la notion de « culture technique » n’apparaît pas explicitement, le mot lui-même de « technique » étant rarement mis en avant. La technique est vue avant tout sous l’angle de l’éducation. L’Exposition universelle est perçue comme une occasion privilégiée de sensibiliser le public aux questions scientifiques. L’impératif de « publicité », peu présent en 1855, est en revanche une priorité en 1867, dans un contexte nouveau qui favorise l’idée selon laquelle l’éducation technique doit se développer, voire se démocratiser. Pour ce faire, tous les moyens sont bons : on facilite les visites à l’Exposition (celles des ouvriers en premier lieu, mais aussi celles des instituteurs), on organise des cours et des conférences, on assure également la publication des résultats de l’Exposition. Ainsi organisée, la diffusion de la connaissance technique doit assurer une meilleure sensibilisation des intéressés aux progrès scientifiques, et donc la modernisation de l’appareil productif français. À une époque de compétition technique et économique accrue entre les nations, dont les Expositions universelles sont les catalyseurs, la technique devient une question patriotique. Elle est vue en effet comme un élément de l’excellence française, et un moyen pour l’Empire d’affirmer sa supériorité, par rapport à l’Angleterre, mais aussi aux autres nations. Dans cette perspective, le lien est fait de manière récurrente entre l’art et la technique, notamment par la décision prise dès 1855 de joindre une exposition des Beaux-Arts à celle de l’industrie et de l’agriculture. Ce lien tant étymologique que moral entre ces deux domaines de la création humaine est fait dans une perspective à la fois patriotique et mystique, et sert à la promotion du génie créatif français. La technique sert donc également à la propagande impériale. Reste la question de l’impact de cette politique d’éducation technique, au sens large. L’influence des Expositions universelles sur la diffusion des connaissances scientifiques et sur l’émergence de la passion technique est connue. Reste que le bilan n’est pas forcément positif pour les autorités. Car les réactions, ouvrières notamment, à ce discours officiel, témoignent d’un approfondissement de la foi en le progrès scientifique tout autant que d’une prise de conscience des conséquences négatives de ce progrès technique pour le travail humain.
Fichier principal
Vignette du fichier
L'Empire et la technique HAL.pdf (323.04 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01527741 , version 1 (09-11-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01527741 , version 1

Citer

Jean-Charles Geslot. L’Empire et la technique : le discours scientifique et place des expositions universelles dans l’action culturelle du second Empire. Les Expositions universelles en France, au XIXe siècle. Techniques, publics, patrimoine, Jun 2010, Paris, France. ⟨hal-01527741⟩
123 Consultations
27 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More