Polyphonie et dialogisme comme stratégies littéraires de résistance en contexte soviétique : Moyshe Kulbak et Andreï Platonov
Résumé
Résister à la littérature prend un sens particulier en contexte soviétique : face à l’hégémonie d’un discours idéologique dominant, univoque et saturé de sens, les écrivains développent des stratégies polyphoniques à même d’introduire dans leurs textes une ambiguïté structurelle, révélatrice d’une hétérodoxie signifiante. Andreï Platonov, « compagnon de route » écrivant en russe, et Moyshe Kulbak, écrivain yiddish en Union soviétique, se placent ainsi dans une écriture de l’entre-deux. Imitation, subversion, carnavalisation : autant de mécanismes littéraires qui permettent d’introduire dans les textes des espaces d’ambivalence qui peuvent, justement, rendre pleinement l’ambiguïté présente dans leur position de résistants en littérature. Par ces formes de subversion, qui intègrent l’idéologie soviétique tout autant qu’ils la dénoncent, les auteurs refusent de se retirer du paysage littéraire, et résistent au sein même du bastion qu’ils défendent.
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